La première définition du handicap que donne le dictionnaire est celle-ci :
Course de chevaux ou épreuve sportive où l’on impose aux meilleurs concurrents certains désavantages au départ afin d’équilibrer les chances de succès.
Le mot « handicap » vient du terme anglais « hand in cap » (la main dans le chapeau), en référence à un jeu pratiqué au XVIème siècle en Grande-Bretagne qui consiste à échanger des biens à l’aveugle dont la valeur est contrôlée par un arbitre qui assure l’égalité des chances entre les joueurs.
C’est seulement à partir de 1980, que le terme Handicap est associé aux individus dans l’incapacité d’assurer un rôle et une vie sociale normaux du fait de déficience(s). L’OMS y a ensuite souligné l’aspect social : ce qui créé la situation de handicap au final, c’est bien un environnement inadapté et non plus la déficience elle-même.
C’est pourquoi aujourd’hui nous parlons de « personne en situation de handicap ».
Le mot handicap fait exception à la réforme de la langue française de 1990 (les rectifications demandées par Michel Rocard) : au sujet des mots commençant par un H, c’est le seul qui dont le H ne saurait être muet. Etonnant non ?
On doit donc dire des zharicots mais des handicapés et non des zandicapés !
Un vrai handicap que cette langue qui se réforme sans cesse ! Comment ne pas penser à Voltaire qui, dans son Dictionnaire philosophique, déclarait : « L’orthographe de la plupart des livres est ridicule… L’habitude seule peut en supporter l’incongruité ».
De nos jours, la plupart des gens ont une vision restreinte, voire cliché, du handicap, en imaginant automatiquement une personne en fauteuil roulant, avec des malformations physiques, ou une canne blanche à la main.
Avouons que nous sommes bien loin du compte. D’ailleurs une majorité de syndromes du handicap ne serait toujours reconnue. L’évolution des technologies médicales permette un dépistage plus pointu et la mise en évidence de nouvelles déficiences inconnues auparavant
De sus, on s’imagine que le handicapé nait handicapé alors que les accidents représentent 85% des situations de handicap ! Le philosophe Emile Berlherm nous partage sa conviction : « Le comportement social avec ses références aux handicaps est une sorte de culpabilisation des personnes “handicapées” qui ne seraient pas des méritantes. Les personnes que nous sommes et qui avons toutes été désirées par la société doivent, un fois nées oui devenues handicapées, en quelque sorte se faire désirer par la société. Les handicapés sont considérés par la société comme des dommages collatéraux. ».
Pour avoir accompagné plus d’une fois des amis IMC, je peux vous assurer que le handicap le plus flagrant, mais surtout le plus navrant, se trouve dans le regard, les grimace et les paroles des personnes qui se croient exemptes de tout handicap. Invité sur France 3 au Grand débat, Jean Vanier était venu accompagné d’un jeune trisomique. En le regardant, un journaliste prend une mine décomposée et se penche vers Jean Vanier pour murmurer au micro-cravate de ce dernier : « C’est triste d’avoir un fils comme ça » et Jean Vanier de lui répondre : “Ne voyez-vous pas qu’il est toujours joyeux et que c’est vous qui êtes larmoyant”.
Alors où se trouve le vrai handicap ?
Les personnes étroites d’esprit, on ne dit pas d’elles qu’elles ont un handicap, forcément tant qu’elles n’ouvrent pas la bouche…
Je rejoins Tyna sur ce point.
le handicapé n’est pas toujours celui qu’on croit …
Je connais des tas de gens handicapés côté compassion :
les pauvres …