Sylvie et Eric – Seconde partie – Autobiographie Tome LXXVI – Jean-Marie Audrain

Le lendemain matin, Eric arrive catastrophé nous disant ne plus retrouver Sylvie. Nous nous sommes tous trois lancés à sa recherche dans tout le village et c’est Eric qui a retrouvé son amie sur le campus des gitans au moment où l’un d’entre eux lui proposait de la drogue. Il a du la prendre par la main et l’éloigner d’une bande de gitans menaçants.

Nous passions notre temps libre dans un grand parc où nous mangions, priions et chantions. Eric avait délaissé son répertoire de rock dur pour des chants de louange, répertoire que je complétais à la guitare avec quelques succès de Johnny comme le pénitencier. Sylvie n’en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. C’était un autre Eric qu’elle avait devant elle.

La grande question se posaient : qu’allaient devenir Sylvie et Eric après notre départ ? Ils n’avaient que la prison et le centre de désintoxication comme expérience d’hébergement commun. Je leur ai alors parlé d’un tout petit village au sommet d’une colline bien plus au sud, au-dessus d’Apt, pas très loin d’Avignon. Ils me demandèrent de leur en dire plus. Je leur parlais alors d’Henri Catta qui, après avoir perdu son fils par une overdose, a ressenti l’appel à créer une communauté pour éviter que ce drame endeuille d’autres famille. IL a acheté un terrain abandonné en haut d’une colline sur le lieu-dit de Berdine. C’était un terrain de pierres et de terre. Entouré de quelques amis chrétiens, il fonda la communauté informelle de Berdine, réservée aux anciens délinquants, drogués et autres cabossés de la vie.

Claire suggéra de prier pour obtenir confirmation de cette solution et afin qu’elle soit complètement réalisable. Nous reçûmes tous quatre la même réponse positive. Claire avait une amie à mi-chemin, aussi l’appela t-elle et cette amie accepta de nous laisser ses clefs sous son paillasson car elle partait elle-même en vacances.

Au moment du départ, Sylvie avait encore des doutes sur la sincérité de la conversion d’Eric tant le changement était radical et immédiat. Ce même matin, Claire se rendit compte qu’elle n’arrivait plus à ouvrir le capot de sa Deux Chevaux alors qu’elle voulait vérifier tous les niveaux. Eric lui suggéra de le laisser faire et en effet il réussi à ouvrir des mains le coffre récalcitrant. A cet instant-à un gitan se précipite sur lui et lui assène un magistral uppercut en plein nez en criant « Lâche cette voiture, sale voyou ».  Au moment de rendre le coup, Eric mit la main autour de sa médaille de la vierge et répondit : On s’en tien là mon frère. Claire expliqua au gitan qu’Eric agissait à sa demande et le gitan s’excusa de sa méprise auprès d’Eric. A la suite de cet épisode imprévu, Sylvie nous dit alors « Je viens d’avoir la preuve qu’Eric est bien converti car il a toujours répondu pour coup et même davantage. Eric lui expliqua qu’il a ressenti un appel à se tourner vers la vierge Marie, d’où sa saisie de sa médaille.

Nous partîmes donc à 4 avec nos sacs à dos entassés dans la Deux Chevaux de Claire. Nous dormîmes comme des loirs dans la même pièce sur les canapés de son amie. La prochaine étape nous réjouissait tous : Avignon.

Se garer n’était pas une sinécure, entre les travaux et les pancartes de risque de chute de pierre. Pouvant visiter une ville d’art et d’histoire, Sylvie et Eric se sentaient revivre, et Claire tout autant.

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (515)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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