Le livre qui guide notre méditation a été réalisé sous le patronage de l’Association catholique pour le respect la création animale sous l’impulsion de mon aumônier Ronald Cosic qui l’a fondée en 1969. Informé de cette initiative le Saint Siège lui répondit qu’il encourageait volontiers les chrétiens à promouvoir le grand respect de la Création qui a été confiée à la garde et à la maîtrise de l’homme, et à bannir tout acte gratuit de cruauté qui abime le cœur même de l’homme ».
Ne nous étonnons pas que de nombreux saints trouvaient même tout à fait normal de converser avec les animaux qu’ils voyaient comme leurs frères (citons St François d’Assise, son disciple St Antoine de Padoue, mais encore St Martin de Porrès au Pérou et pléthore autres ici et là en tous temps).
On raconte cette anecdote au sujet de Saint Martin de Porrès qui voulait protéger même les animaux tenus pour nuisibles. Tout le linge de son couvent était lacéré par les dents de souris et de petits ras que l’on envisageait d’empoisonner aussi Martin s’adressa t-il au chef de leur meute et lui dit : « Petit frère rat, écoute-moi. Vous n’êtes plus en sécurité ici. Va dire à tes compagnons de se rendre au logis situé à l’extrémité du jardin. Là je vous promets de venir vous nourrir à conditions que vous me promettiez de ne plus venir ravager notre couvent ».
En 1983, une carmélite, Sœur Odette de la Vierge, rédigea un mémoire dont je vous lis l’introduction qui pose les questions de fond pour une croyante :
« Le problème du mal, la souffrance des hommes, la mort hantent la plupart de nos contemporains avec une acuité plus ou moins grande. Le nombre de personnes sensibilisées à la souffrance et au destin de nos frères animaux est plus restreint. Beaucoup constatent leurs maux communs au monde humain, déplorent leurs souffrances et concluent assez philosophiquement qu’après tout ce ne sont que des bêtes sans âme, retournant au néant. Cette conclusion par trop simpliste ne saurait satisfaire les gens tourmentés par la douleur animale. Elle pose question : comment leurs tourments, conséquence du péché commis par l’homme, peuvent ils se concilier avec leur innocence ? »
Nous poursuivrons notre méditation sur la souffrance animale dans une prochaine minute qui, comme promis, abordera la double question de l’âme et de la conscience réfléchie chez l’animal.
Pourquoi toujours se référer à la religion pour extraire le pourquoi du comment alors qu’il y a bien d’autres domaines plus évocateurs pour parler de la souffrance animale et humaine, non ?