Paulette dite Tata Popo : La marraine enchantée – Tome XLVIX – Jean-Marie Audrain

XLVIX – Paulette dite Tata Popo : La marraine enchantée

Le portrait de tata Popo, ma marraine, serait incomplet si on n’évoquait pas la place de la musique dans sa vie. Lors des années antoniennes vécues dans son double appartement de la Croix de Berny, tata Popo s’était fait aménager un véritable salon de musique avec une chaîne stéréo hi-fi sur mesure. Elle s’y rendait comme on va à Pleyel ou à l’Opéra et y enchaînait son best of de vinyles de ce qu’elle appelait de la grande musique. Sur les incontournables valses de Strauss, elle se levait et dansait. D’ailleurs quand elle m’invitait au restaurant elle choisissait toujours un lieu avec musique, voire orchestre, et piste de danse afin de danser la valse avec moi. Assez évident après quelques coupes d’apéritifs et une bonne bouteille de Bourgogne ; ça tournait même tout seul disait-elle.

Il faut se représenter tata Popo toujours en tenue de fête, pouponnée comme pour monter sur scène, prompte à entonner ton répertoire grâce à une mémoire des chansons à toute épreuve.

Entre deux chansons, elle narrait des souvenirs de jeunesse avec la même facilité et le même jeu inné du spectacle chez soi. Et, encore entre deux chansons, elle me rappelait à quelle filleule elle avait promis tel ou tel article de sa collection digne du musée Grévin. Elle les portait dans son coeur tout autant que ses chansons d’amour, dont Mon amant de Saint Jean qu’elle dédiait à un certain Jacques de ses 19 ans…

Sa pièce de vie tenait à la fois du musée et de la scène décorée. Rien n’y était laissé au hasard. Chaque centimètre carré avait son rôle à jouer. Et surtout, interdiction de toucher à quoique ce soit pour ne pas semer partout le bazar. Pas même l’aider à débarrasser sa table pour laver sa vaisselle.

Jusqu’à ses 93 ans elle voulait rester une jeune femme autonome et pleine d’entrain. Ces quelques vidéos se veulent à hommage à ces derniers mois parmi nous. Du moins sur cette terre, car tata Popo demeure éternellement parmi nous.

Nombre de Vues:

18 vues
Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (515)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

S'abonner
Me notifier pour :
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires