Pauvre hère tourmentée
Par sarcasmes des hommes,
L’Innocent du village,
De son sourire rayonne.
Il s’amuse d’un rien,
Chassant même les abeilles,
Court à travers les champs,
Et de tout s’émerveille.
L’infortuné jeune homme,
Incompris, solitaire,
Rêve pourtant d’amour,
Plus souvent qu’à son tour.
Il porte un lourd secret,
Celui d’être amoureux,
De la fille du Notaire,
Si chère à ses yeux.
Se pourrait-il qu’un jour
Elle détourne le visage,
Vers celui que l’on surnomme,
L’Innocent du village ?
Pour elle il se consume,
D’amour et d’espérance,
Rêve de son corps frêle,
Et brûle d’impatience.
Alors il s’aventure
Par-devant sa demeure,
Cette fois tête haute
Bras ballants, bouche en cœur.
Ce soir, il l’aperçoit juste devant sa porte,
Il ose quelques pas c’est l’amour qui le porte,
Mais la belle prestement déjà tourne talons,
Laissant le misérable prostré, à l’abandon.
Alors le pauvre hère
Se résigne et s’éloigne,
Reprenant lentement
Son chemin de campagne.
L’espoir est désormais,
Sa seule victuaille,
Car un jour il le sait,
Franchira les murailles.
Alors elle sourira,
S’approchera de lui,
Le prendra par la main,
Pour l’écouter enfin.
Il ne subira plus quolibets et sarcasmes,
Se livrera ainsi, amoureux sans bagages,
Il prouvera ainsi à ces hommes idiots,
Que même un innocent peut séduire un joyau.
©TDR©Marie-Hélène Coppa auteure extrait de “La vie en p’rose” éditions édilivre