L’appel de la banlieue – Tome VI – Jean-Marie Audrain

L’appel de la banlieue – Tome VI

Après 4 ans passés rue Stephenson à Paris 18 ème, mes parents ont suivi le conseil de tata Popo, pardon, de Paulette Girard ma tante-marraine que l’on nommait ainsi, de même qu’elle nommait ma maman Milou (pour Marie-Louise) et mon papa Momo (pour Maurice).

Tata Popo avait acheté un chouette d’appartement à Antony, juste en face d’un immense carrefour qui s’appelait La Croix de Berny. Elle voulait que l’on habite tout près d’elle car Antony c’était cent fois mieux que Paris. Mon papa, lui, avait vu une immense pancarte annonçant : Bientôt ici, résidence les Iris. Tout de suite, le lieu lui a davantage plu que le carrefour de tata Popo avec des feux rouges partout et des coups de klaxon jour et nuit.

A l’époque le long de la rue des iris (car la résidence Les Iris pousserait précisément Rue des iris, une sacrée coïncidence), c’était une véritable jungle et la Bièvre coulait sur le côté de la rue.

Heureusement que mon papa était un bon photographe car, sans lui, notre bâtiment se serait écroulé : la Bièvre qui le longeait se répandait dans les fondations et les murs du sous-sol se fendillaient et commençaient à bouger. Avec ses photos envoyées à la société Baticoop (c’était le nom du milieu de l’affiche), il a pu prouver qu’il fallait consolider les fondations et même oser poser de vrais pilotis. Mon papa devint le premier président de la résidence Les Iris (il le restera 20

ans). La résidence était tellement bien qu’il a proposé des appartements à toute la famille et même à ses collègues. Finalement ne s’y sont installés que mes grands-parents maternels, ma grand-mère paternelle et Claude son ami le pâtissier de l’aéroport d’Orly.

Ma première bonne surprise fut de découvrir une chouette de baignoire que l’on appelait sabot.

Je me plaisais à rester des heures dans la mousse à jouer au sous-marin et à faire des bulles de savon qui font des taches sur tous les murs. Et en plus j’avais une grande chambre pour moi tout seul, côté jardin, mes parents dormant dans la petite chambre, côté parking, juste en face de la mienne, mais on laissait les portes ouvertes pour que j’entende ma maman crier « Jean-Marie au lit !» ou « Jean- Marie debout !», surtout qu’elle devait crier tout cela plusieurs fois de suite.

L’autre bonne surprise, c’est que chez les voisins il y avait des tonnes de copains et de copines pour faire tout plein de bêtises dans les escaliers ou même jouer aux billes dans le grand bac à sable du parc privé de la résidence. Je crois que je vous en parlerai plus tard car il méritent au moins une dizaines de pages, mes copains des Iris.

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (517)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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Marie Grant
Marie Grant
Invité
11 novembre 2020 12 h 02 min

Quel plaisir de lire ce récit d’une enfance ensoleillée, respirant le bonheur!