LA PRIERE D’UN POETE
Il est des matins plein de joie
Où le cœur croit au Merveilleux.
Léger comme écharpe de soie,
Le mien s’envole vers son dieu.
Et mon cœur dit, et mon cœur crie :
« Oh Père, que je te remercie !
Tu as bien voulu mettre en moi
Tant de tendresse frémissante,
Tant d’espérances, tant d’émoi.
Devant ce beau printemps qui chante,
Je réagis comme un enfant ;
Je vais sans haine, sans envie ;
D’autres en ont ri bien souvent.
Oh Père, oui je te remercie ».
Mais il est des soirs lourds d’angoisse
Où le cœur, recroquevillé,
Fuyant un monde qui le froisse,
N’a plus d’aile pour s’envoler.
Alors, ce sont de lourds blasphèmes,
Plus de mercis reconnaissants.
Maudissant les autres, soi-même,
Comme on peut devenir méchant !
Pourtant, c’est cela le poète :
Un être subtil et changeant,
Cœur de paix ou cœur de tempête,
Riche d’amour, pauvre d’argent,
Que l’on croit peu intelligent,
Et qui déroute bien des gens.
Oh Père, il te suffit, sans doute,
D’un merci lancé dans le vent,
Pour bénir à jamais la route
Du poète, éternel enfant !
Crisis
Très beau poème léger et sectionnel il est vrai que notre coeur c’est notre seule richesse divine bravo Chris douce nuit
“le poète voit la beauté en toute chose” disait El-manfalouti”. Je pense que c’est souvent le cas. Mais il lui arrive aussi, comme tout être humain d’avoir ses moments d’angoisse et de colère contre l’injustice pour frôler le blasphème ! Merci, chère amie, pour ce généreux partage !