LXIX – Florence et son souvenir de vacances
Florence était une adorable blonde du centre de la France. Nous avons échangé ensemble durant des mois sur un réseau chrétien. Elle me fit part de son prochain voyage à Paris d’une durée indéterminée et son souhait de m’y rencontrer aussi souvent que possible. La retrouver dès son arrivée à la gare me causa une vive émotion car son charme était encore plus éclatant en « live » que par webcam. Je lui ai fait plusieurs propositions pour manger ensemble, mais elle me répondit qu’elle n’avait pas faim ce soir. Elle me prévint qu’elle dormirait toutes les nuits chez sa sœur en banlieue nord et qu’elle devrait me quitter avant le dernier métro.
Je lui ai alors demandé comment elle comptait occuper ses soirées en ma présence vu que je les lui dédiais toutes. Elle me répondit avoir le désir de tout connaître de Paris. Nous nous sommes ainsi retrouvés à déambuler souvent un peu, parfois beaucoup comme deux amoureux. J’aimais voir ses yeux s’écarquiller, devant une vitrine insolite, face à une péniche du quai face à Notre Dame, devant un tableau du Louvres etc. Elle adorait aussi que je la prenne en photo devant tous les monuments parisiens.
Nous avons donc posé ensemble devant l’arc de triomphe de la concorde, devant la pyramide du Louvres et encore en bien d’autres endroits touristiques à connotation culturelle. Du notre visite place de Carrousel, je crois qu’elle a préféré la galerie marchande sous-terraine. Elle m’assurait ne jamais manger le soir et qu’elle n’aimait pas non plus partager un verre ou une tasse dans les troquets.
La seule porte qu’elle a accepté que l’on pousse pour s’abreuver fut celle du Parloir du vieux colombier, le café chrétien face à l’église Saint Sulpice géré par une association de bénévole. Le service était assuré par le plus charmant des hommes que j’avais surnommé le bossu de Saint Sulpice. Il y servait des thés-maison dont un incomparable Jardin bleu. Cela dit, Florence se laissa davantage séduire par son thé miel-orange.
Tout une semaine s’écoula ainsi. Elle retourna le week-end dans sa région pour revenir le lundi suivant avec le même programme et les mêmes déambulations platoniques. A l’issue de sa seconde semaine, une fois assise à sa place réservée, elle osa m’adresser un « bon ben au revoir et merci pour tout ». Il ne me restait qu’à oser un semblant de baiser presque volé avant de retourner sur le quai, un peu tristounet de n’avoir été que l’un de ses souvenirs de voyage parisien.
J’ai malgré tout gardé un excellent souvenir de ses visites, même si les échanges ne se firent que du bout du cœur. Florence m’a laissé le souvenir d’une trop belle apparition. Trop jeune pour prendre corps, certainement.
On dirait que tu collectionnes les profiteuses !
♥♥♥Jeanmarime ♥♥♥