Seul au monde
En dessous d’un pont peu fréquenté
Se trouve un homme couché
Sur un vieux carton tout déchiré
Ses vêtements sont sales et froissés
Il semble plutôt jeune
Celui-ci doit avoir à peine trente ans
Pourtant son regard est vide et désespéré
Il a une longue barbe fort négligée
Depuis plusieurs années, il n’a cessé d’errer
Juste pour pouvoir s’abriter
Chaque jour, il a galéré
Toujours à faire la charité
Juste pour pouvoir manger
A présent, l’homme n’attend plus rien de la vie
Celui-ci est trop déçu de tous ces hommes sans cœur
Ne se souciant que de leur propre bonheur
Il n’a plus qu’une seule envie «s’en aller »
Pour enfin être libéré
En finir avec toute cette malchance
Ne plus subir toute cette souffrance
L’homme ne supporte plus le regard de tous ces passants
Qui le dévisagent si bizarrement
Comme s’il leur gâchait le paysage journellement
Celui-ci n’a ni famille ni amis
Plus aucune raison de rester en vie
La solitude et la faim l’ont anéanti
Jamais personne pour lui apporter
Ne fût-ce qu’un peu de pain, un café
Ou juste échanger quelques mots sincères
Pour lui réchauffer le cœur
Le réconforter de tous ses malheurs
Il leur raconterait alors
Que lui aussi , il y a quelques années
Il habitait une jolie maison avec une femme
Qui l’a tant aimé
Mais que soudain la roue pour lui a tourné
Non seulement, il a perdu son foyer
Mais son cher amour l’a aussi quitté
L’homme ruiné, s’est retrouvé seul et abandonné
Sous ce pont où il s’est abrité
Depuis plusieurs jours, il ne veut plus boire ni manger
Déjà, il sent sa fin très proche
Car une petite lumière l’approche
Doucement, il sent son âme s’en aller
Sur ses joues, des larmes ont longuement coulé
Rien n’est jamais acquis, nul n’est à l’abri
D’un jour tout perdre et de se retrouver anéanti
Et finir seul au monde
Farsi Mohamadine
“Celui-ci est trop déçu de tous ces hommes sans cœur“
“Ne fût-ce qu’un peu de pain, un café“
“Ou juste échanger quelques mots sincères“
Mais quel désarroi…
Mohamadine, vous nous relatée cette histoire poignante non seulement avec force détail mais aussi avec l’emploi de mots de forte intensité qui empoigne et fait naitre l’empathie, si elle n’existait dans les cœurs.
Le “pain”… (le café) …les mots.
Oui, le pain essentiellement dans une main.
Et, les “mots” dans l’autre.
Les deux mains de l’empathie. Puissants symboles dans ce texte,,,magnifique.
Merci. LMA
Oui, il faudrait plus de mains tendues dans le monde.Merci pour votre commentaire qui me très plaisir.
Bonne soirée Colette, amicalement Mohamadine.
La misère est à chaque coin de rue ,comment s’en préserver si aucune main ne soit tendue!Bonne soirée à vous malgré cette tristesse que vous décrivez Colette
Triste histoire hélas souvent trop réelles .
Cordialement, Pascale
Oui, encore une autre forme de détresse. Merci de nous rappeler que tout n’est pas rose pour bien des êtres