LE LIVRE MIRAGE
La beauté de ces roses somptueuses,
Me fascine et me rend audacieux.
Elles me narguent arrogantes
Et cette présomption me tente.
Et moi j’ose y poser la pulpe de mes doigts,
Emporté par cette grâce qui sous mes yeux se déploie ,
Je suis le contour de soie voluptueux,
De ses pétales généreuses .
J’y lis le langage tactile délicat,
De leur feutre gracieux,
Elles minaudent tout bas
Sous un prétexte fallacieux .
Mais leurs chuchotements en disent tant,
Elles exibent leurs épines fièrement ,
Elles pourtant si timides ,
Cela les rend intrépides .
Leurs joues gourmandes ne peuvent se cacher ,
Leur fraîcheur éclatante perlent de rosée ,
Je cède à l’envie de les caresser,
Pour y recueillir ce nectar convoité .
Je me hâte d’en boire une gorgée ,
Un voile de délice à mon palais se glisse ,
J’effleure les pages de ce lieu privilégié ,
Aucune gêne ne s’immisce .
Cet élixir précieux
Source d’un tel plaisir,
Est si Soigneusement dissimulé,
Qu’on ne dirait jamais…
Mes yeux restent muets
Fenêtres condamnées ,
Tentant de figer cet instant à loisir,
Que je puisse à satiété y revenir,
En vagues de plaisir me le remémorer.
Mais sous leurs paupières complices
Ils cherchent à deviner
Encore mille bonheurs détaillés en aparté ,
Ils écoutent le silence qui glisse en délice velouté .
Je feuillète le livre mirage ,
Il s’ouvre au vent d’orage ,
Et se lit les yeux fermés,
Qui discernent en ces velours fin brodés
Les papillons de passage
Qui se sont régalés de ce voyage .
Ils y ont tatoué en ramage,
Les images des pensées vagabondes naufragées,
Que ces roses suggèrent aux amants qui les flairent.
Elles racontent les histoires d’amour sauvages .
Qui emportées par la brise légère ,
Se promènent et errent
Dans les jardins fleuris de leur imaginaire
Le 140317
Sandrine COUDERT
Tdr