LE COUCHER DU SOLEIL – Véronique Monsigny
J’aime l’heure vespérale lorsque l’ardent soleil
Emprunte pour ses rayons les mielleuses couleurs
Du nectar savamment butiné par l’abeille
Pour nous laisser gouter une apaisante douceur
J’aime aussi cet instant aux soirs frileux d’hiver
Lorsque la nuit enveloppe chacun dans un manteau
Quand en rentrant chez soi oubliant les affaires
En respirant plus fort, on peut rêver plus haut
Il fut pourtant un âge que l’on dit le plus beau
Où ces instants, prémices d’une nuit dangereuse
Recouvraient ma jeune âme des ses gris oripeaux
Et me laissaient transie, perdue et anxieuse
La nuit était pour moi une petite mort
Qui me faisait entrer en des lieux terrifiants
Me laissant éveillée en attendant l’aurore
Qui me rendrait enfin mon insouciance d’enfant
C’était comme ces dimanches envahis par l’ennui
Où l’adulte jouit enfin du repos mérité
Tandis que les enfants consignés au logis
Sont sommés de laisser leurs envies de coté
Le soir est aujourd’hui pour moi comme le port
Où viennent s’abriter les pécheurs fatigués
J’y cache mes blessures mes peurs et mes trésors
Pour reprendre au matin le passage du gué
Merci, chère amie, pour ce morceau choisi dont je me suis régalé. Le soir est certes un ami sûr mais la lecture, l’écriture et la belle musique apportent aussi détente et réconfort. C’est une thérapie qui fait énormément de bien.