Bout de bois serré – Caroline Scheid

Je marche sans souci des ornières

Je ne crains pas la peau qui fane

J’ai des bracelets fétiches aux chevilles

 

Chaque jour que Dieu fait

j’imprime à mon coeur et à mon corps

le même mouvement immense et vertical

 

je jette mon regard très loin

comme une fulgurance

de celles qui naissent dans quelques yeux très rares

 

Avec l’enfant lourd, ensommeillé dans mon dos,

je glisse infatigable au long des routes d’ocre

Je marche sans souci de l’âpre morsure du soleil

et des cailloux pointus scélérats

 

Mon chemin suit le vent des adrets

Je suis femme de la longue besogne

aux yeux si noirs, au chant penché sur l’abîme

 

Le temps s’égare dans le bout de bois

que je serre dans ma paume

quand la peine est trop grande

Je reste aux aguets de ce que m’offre 

la plus timide aurore

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7 Commentaires
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Philippe DUTAILLY
Membre
3 janvier 2021 19 h 54 min

Bonsoir Caroline et bonne année
Je ne peux que m’associer au commentaire d’Alain. J’avais commencé à parler de sensibilité, d’images sobres…. mais les Alain ont tout dit.

Alain Salvador
Membre
3 janvier 2021 15 h 38 min

La beauté de votre récit n’a d’égale que le beauté de ces femmes qui cheminent sur les sentiers d’une Afrique originelle.

Meilleurs vœux pour l’année à venir

Plume de Poète
Administrateur
3 janvier 2021 9 h 53 min

Très beau texte Caroline ! par sa simplicité, sa lecture fluide et de très bons clichés qui reflètent les couleurs que dessine votre coeur par les mots. Ce qui provoque un merveilleux ressenti.
Bonne continuation et meilleurs voeux pour l’année nouvelle.
Bien à vous,
Alain