J’avais largué les amarres, lever l’ancre, bander les voiles,
J’avais le vent en poupe, écumer des mers, vers mon étoile ;
Armé de canons et boulets, j’avais hissé le pavillon noir,
Barils de poudre, tonneaux de rhum : la bataille de l’espoir…
J’avais longtemps hésité : frégate, goélette, ou caravelle,
Mon trois mâts, morbleu, avait une silhouette de gazelle ;
Flibustier expérimenté, j’avais composé mon équipage
De tendresse, d’Amour, de volupté : prêt à l’abordage…
Corsaire chevalier, j’avais bravé lames et déferlantes,
Moutons et clapotis s’étaient fait discrètement la tangente ;
Poignard aux dents, cache-oeil, et sabre à la main,
Pistolet et mousquet chargés : peur du lendemain…
Pirate prudent, j’avais, au large, carqué mes voiles,
Perroquets, focs, huniers et artimon, mornes toiles ;
Je m’étais accroché de toutes forces au bastingage,
Quand une vague scélérate avait provoqué un tangage…
Boucanier têtu, je ne devais penser à mouiller,
Repartir à l’aventure, traquer le moindre denier ;
Dans mes cales, Louis d’or, pistoles, écus d’argent,
Dans mon cœur, un trésor : toi, vêtue de blanc…
Forban tenace, je m’obstinais à maintenir le cap,
Bâbord, tribord, la vigie guettait les handicaps ;
Fouetté par les embruns, atmosphère hostile,
Enfin, mon butin, ” Terre ! ” Je voyais ton île…
Chaloupe à la mer, rames à la main,
J’abordais ta côte, un peu plus serein ;
Je pouvais me mettre en rade : tu m’attendais,
Ton coffre scellé, j’ai ouvert, mon Amour en clef.
(02/2010) © Régis Batrel
Sacre bleu j’irais bien à l’abordage de cette écrevisse des remparts qui se trouve sur cette barcasse.. Vous naviguez sur mes eaux captaine… Jadore mille sabords….
Anne
Belle introduction et merci pour ce premier partage !
Nous avons hâte de découvrir vos autres textes…
Bien à vous,
Alain