En ce lieu bénit par les dieux et les marins,
l’océan se déchaîne et vient se fracasser sur ce vaisseau de pierre
qui trône au milieu des flots.
Rempart de granit médiéval, il harponne depuis la nuit des temps
les lames qui remontent du fond de l’océan.
Des embruns iodés poussés par Éole,
viennent nous envelopper d’un bien-être infini.
Les mouettes tournent à la recherche de quelques reliques de poissons
dans une symphonie cacophonique, avec en fond, le bagad de lann bihoué.
Sur le chemin des remparts une maison de corsaire nous fait face,
ici se négociait le commerce de café, thé, épices, soieries, porcelaine.
Saint-Malo fut un grand port de commerce.
Surcouf nous domine, le regard tourné au loin vers son dernier bastion
son cotre corsaire “Le renard”
Ce dernier, battait pavillon anglais, pour approcher de plus prés ses ennemis,
puis, avant l’abordage, il sortait fièrement son drapeau corsaire…
Á quelques nœuds de là, domine le petit Bé, fort Vauban.
Tel un chien de garde il protégeait la ville de toute invasion maritime.
Saint-Malo ne fut jamais conquis par ses eaux.
Il se dit qu’il n’y a pas de citadelle imprenable,
il n’y a que de mauvais conquérants…
Au loin les bateaux se dandinent dans une eau turquoise,
bercée par le cliquetis des manilles tapant sur le mât des voiliers.
Le vent m’enivre et le goût des embruns salés se déposent sur ma bouche,
dans un plaisir sans fin.
Poséidon sabre le champagne avec Éole, les éléments se déchaînent,
les tavernes se remplissent, la cale à la mer devient déserte,
la dernière vedette maritime en partance pour Dinard; viens de prendre la mer.
Le coucher du soleil pare de mille couleurs l’océan qui devient joyaux.
Il épouse la mer pour la plus belle des chorales.
Le monde s’est arrêté sur la cité corsaire.
Je m’assois ferme les yeux et me laisse emporter par la magie de ce lieu..
Peut-être croiserais-je quelques fantômes venus du passé,
ici tout est possible, même de voir une sirène
tous les marins vous le diront..
©2017-Anne Cailloux
délicieux conte
Ah St Malo, le jour où je l’ai croisée, je l’ai aimée, comme se jumelle en mon cœur: La Rochelle
merci pour cet écrit, en attendant…..
Oliver