Le meilleur des poteaux – Christian Satgé

Petite  fable affable à François F.

« Un droit et fort honnête piquet
Ne saurait être de vers piqué ! »
Un fils de bon poteau, fort pieu,
Criait tout haut à la calomnie
Lui, presque un mât, « véreux » ? Que nenni !
De bonne foi, est-il si vieux ?
C’est là cabale de barbelés,
Un coup du clan des clous, cavaliers
intrigants, des lombrics annelés
Et du fil de fer, leur allié !

Il n’est ici bout de bois plus sain
Pour servir, diriger et cadrer :
Gourdin planté par l’homme à dessein !

Les vaches ne peuvent l’encadrer ;
En ligue, elles complotent, c’est sûr !
Vouloir le bien d’autrui malgré lui
Fait naître factions et menées
De bêtes sans honneur ni Q. I.,
De gens voulant prendre ou malmener
Le bien de leur proche voisin,
De rôdeurs ayant l’âme au complot,
Aux ruses, aux coteries, au bousin,…

Jalousie, ragots,… c’est là son lot.
Fi de ces perfides rosseries
Sa vie n’a rien d’une infamie ;
Foin d’injurieuses menteries
La rumeur rongeant jusqu’aux amis !

Que cessent dès lors ces vilenies

Et que se taisent ces calomnies :
Il fut manche de pioche et puis
Bâton !… Certes, il est là reclassé
L’épieu et l’ont affaibli les pluies
Mais il fait face, sans se lasser,
Aux rumeurs comme au froid du vent
Même si ça le démange ici
Et le gratte là, bien plus souvent…
De là à faire vers de ceci !

Las, qui veut l’évidence nier
Fait de lui-même son ennemi
Et passera vite pour niais
Surtout s’il est roide et pas que mie !

© Christian Satgé – février 2017

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Christian Satgé

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Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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