La ride n’est pas – Arnaud Mattei

 

Quand, au crépuscule de nuit, l’eau tonne de nuage,                                

En pluies de feuilles coulant au long de son visage ,                      

Aux éclairs d’effrois de transparence du lendemain ,                      

Dame nature se glace sur le miroir de son infortune.                                 

Çà et là, le cadran rémige fixe à la plume importune,                                 

Le fil de l’inexorable sur la roue crantée des destins,                                 

Assourdie par les plaintes des carillons d’amertume,                                 

Rudesses faites aux beautés passées du posthume !                               

                                   

Quand, aux soirs de froid, une plante en terre ment                                  

Dans les pas de froides engelures d’un sol en hiver,                                 

Blottie au creux d’entrailles de sa mère nourricière,           

La belle éphémère s’endort dans la torpeur du vent !                                

Çà et là quelques tiges vestiges de l’hier prospère,            

Surprises d’avoir pu en l’espace du moment oublier,                                 

Que tout peut, par cycle changer et devenir danger           

Dans l’errance des erreurs par les songes guidés !            

                                   

Quand, au matin le prin tend les bordigues de fleurs                                 

Aux bourgeons jaillissant de leur hivernale torpeur,                       

Dans le juvénile de jouvence aux pensées de retour,                                

Dame Nature se farde au suave odorant de l’amour !                                

Çà et là les parfums vertiges des senteurs d’oliban,                       

Posent leur résine sur la cicatrice des hier, onguent,                                 

Apaisant les vicissitudes de la plénitude retrouvée,            

Des forces à l’ardeur des vents de l’avant enchanté.                                 

                                   

Quand, au lever les te deum de resplendissances,                        

Laissent éclater les notes aux couleurs musiques,                         

Au son des grillons violons des douces suppliques,                                   

La belle éternelle retrouve sa jeunesse innocence.            

Çà et là, l’éblouissement prestige dévoile la nudité                        

Des âmes de joie, par une lyre en délire célébrées.           

La ride n’est pas ride elle est, en tutoyant le parfait,                       

Splendide tu étais, magnifique tu seras à jamais !  

                       

Arnaud Mattei, le 03 Mai 2021

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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