La lumière est violette, et le ciel a mis bas. La rumeur tranquille du soir qui monte, monte le long des ruelles pavées, endormies déjà.
Seul, parmi le train du monde, je n´entends pas qu´on me piétine. J´ai bougé chaque objet pour le remettre en place, jusqu´à ne plus entendre le souffle des détails.
Il ne faut plus faire de bruit. Jusqu´au retour du soleil, quand il grattera au carreau sale.
Quand il humera le pavé mouillé,
quand il s´attardera sur la chair endormie.
Quand il impressionnera l´air de ton parfum,
encore tiède,
le café bouillira.
le lait débordera.
Et encore, je ne saurai que faire.
Le rayon.
Le rayon où vivent mille poussières.
Il faut le saisir et l´étendre, le draper, le mouler, l´essorer.
Y faire un nœud, et attendre.
Patiemment.
Qu´il se secoue, qu´il remue, pris dans sa camisole.
Chut!…
Je veux écouter ce qu´il dit,
Quand il remue.
Il ne parle plus, déjà.
Il s´affaisse.
Et toi, pendant, tu dormais…
©Eddy Khemiri