La faucheuse coupe court – Christian Satgé

Petite fable affable  d’après  J. Brigaud

La Mort ne sachant plus où donner de la faux
Recruta des aides. Ils ne firent pas défaut !
Des soldats, des terroristes, des fanatiques,…
Se présentèrent premiers à sa boutique.
Puis vinrent des légions d’amants et de cocus,
Des vrais assassins, des virus jamais vaincus
Et des malfrats, puis des banquiers avides
Et des médecins incompétents, d’impavides
Chefs d’État au pouvoir, des opposants frustrés
Voire des chefs de guerre voulant s’illustrer…

Des mafieux, des fous du volant les rejoignent
Avec des inquisiteurs, des dogmatiques sherpas,…
Ainsi les hommes de main ne manquaient pas.
Pour se syndiquer à tous ces êtres à poigne

Viennent les chimistes et les atomistes,
Les cohortes de paysans productivistes,
De pirates, d’industriels pollueurs,
De miliciens, de policiers railleurs,…
Chaque jour lui amenant des auxiliaires
Nouveaux, et fort zélés, tueurs ou meurtrières,
La Mort alors annonce au monde qu’elle est prête,
Malgré sa fraîcheur, à prendre enfin sa retraite
Sachant bien que son infâme labeur, toujours,
Ainsi, serait fait. Et bien fait. Jour après jour.

© Christian Satgé, juin 2019

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Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

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Pascale Jarmuzynski
Membre
24 juin 2021 10 h 09 min

A chacun son heure d’être fauché …
mais qu’elle vienne me prendre …
une nuit, endormie … sans douleur …