Journées d’automne – France Touffe

Ces matins où le ciel peine

A se désengluer du gris noir de la nuit

Nous incitent à repartir se réfugier

Dans le cocon encore tiède du lit,

Et refermer les yeux.

 

Le brouillard traîne langoureusement

Ses écharpes diaphanes, essaie avec maladresse

De créer des tableaux flous à la David Hamilton,

Gomme nos repères, transforme la vallée

En lac mouvant, insaisissable.

 

Puis le soleil guerroie chaque jour

Un peu plus longtemps pour repousser

Les ombres longues et froides

Qui ont teinté en gris sale

Les allées sablonneuses du jardin.

 

Dès que la cime de l’olivier s’éclaire

Des vols de mésanges successifs

Viennent picorer silencieusement

Entre feuilles et fruits

On ne sait quel insecte égaré.

 

Les pétales du gazania blotti

Contre le pilier du portail

Hésitent à se déployer

N’ayant plus leur or flamboyant

Qui s’est  terni en vieux laiton.

 

Protégée sous l’olivier, l’azalée

Flamboie en brassées de fleurs,

Petits poings serrés roses

Bordés de dentelle blanche.

 

Dans un champ  en friche

Un héron gris immobile essaie de se diluer

Sur un fond d’herbes sèches et cassantes

Pour y trouver une pitance improbable.

 

Quelques arbres déjà dénudés

Portent haut leurs boules de gui,

Œufs sombres, incongrus

Enserrés dans des mains décharnées.

 

A la jonction des pétioles de feuilles

Déchues au sol, de petits bourgeons

Caparaçonnés sous une chitine noire

Sont la promesse du printemps à venir.

 

©

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3 Commentaires
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Alain Salvador
Membre
6 décembre 2020 14 h 31 min

C’est étrange … Tout ce que je viens de lire je l’ai vu ce matin lors de ma grande promenade le long des rives de cette Loire qui est mon fleuve… Tout, non , à part les oliviers qui feraient triste mine entre Sologne et val de Loire
Merci pour ce beau récit