Ces matins où le ciel peine
A se désengluer du gris noir de la nuit
Nous incitent à repartir se réfugier
Dans le cocon encore tiède du lit,
Et refermer les yeux.
Le brouillard traîne langoureusement
Ses écharpes diaphanes, essaie avec maladresse
De créer des tableaux flous à la David Hamilton,
Gomme nos repères, transforme la vallée
En lac mouvant, insaisissable.
Puis le soleil guerroie chaque jour
Un peu plus longtemps pour repousser
Les ombres longues et froides
Qui ont teinté en gris sale
Les allées sablonneuses du jardin.
Dès que la cime de l’olivier s’éclaire
Des vols de mésanges successifs
Viennent picorer silencieusement
Entre feuilles et fruits
On ne sait quel insecte égaré.
Les pétales du gazania blotti
Contre le pilier du portail
Hésitent à se déployer
N’ayant plus leur or flamboyant
Qui s’est terni en vieux laiton.
Protégée sous l’olivier, l’azalée
Flamboie en brassées de fleurs,
Petits poings serrés roses
Bordés de dentelle blanche.
Dans un champ en friche
Un héron gris immobile essaie de se diluer
Sur un fond d’herbes sèches et cassantes
Pour y trouver une pitance improbable.
Quelques arbres déjà dénudés
Portent haut leurs boules de gui,
Œufs sombres, incongrus
Enserrés dans des mains décharnées.
A la jonction des pétioles de feuilles
Déchues au sol, de petits bourgeons
Caparaçonnés sous une chitine noire
Sont la promesse du printemps à venir.
©
C’est étrange … Tout ce que je viens de lire je l’ai vu ce matin lors de ma grande promenade le long des rives de cette Loire qui est mon fleuve… Tout, non , à part les oliviers qui feraient triste mine entre Sologne et val de Loire
Merci pour ce beau récit