L’école terminée,
J’empruntais le chemin
Qui me faisait rêver,
Cerné de grands jardins.
Il devenait sentier
Vers la villa rose
De bosquets protégée,
Nous chipions des roses…
Remontant le sentier
Là sous la ramure,
Je la voyais plantée
De pierres dans ses murs.
C’est dans cette maison
Que notre famille
Avait ses horizons,
De mère en fille.
“La plus belle c’est Maman !
Crois-tu qu’elle aimera,
Disais-je à l’enfant,
Ces roses dans mes bras ? “.
Nous courrions vers Maman,
Les roses avaient laissé
Leur parfum enivrant
Au creux des tabliers.
C’était avant … avant …
C’était avant-hier,
La Fête des Mères.
Encor quelques années,
Un autre continent
Des ocres, “Sienne” brûlée,
Un soleil éclatant.
Un ciel d’un bleu profond
Etoiles filantes
Un oued vermillon
De pluies déferlantes.
Une maison rose
Au coucher du soleil,
Les senteurs explosent
Orangers sans pareil !
Des soucis dans les champs
Et ce parfum léger
Il est là le printemps,
Aux fleurs des amandiers !
Dans nos chambres fermées
Avec fièvre et passion
Ce matin dessiner
Etait notre raison,
De doux paysages
Rappelant la France,
Dessins sur des pages
Au coeur de l’enfance.
C’était avant … avant …
C’était avant-hier
La Fête des Mères.
Puis tant d’années encor …
Que pourrais-je ajouter,
J’ai planté le décor
Je n’ai pas oublié.
J’ai connu moi-même
La frénésie du jour,
Les fleurs, les “Je t’aime”,
Ces preuves d’amour,
Tous les coeurs transperçés
De flèches, des mots doux,
Des dessins colorés
Emouvants, sans tabou,
Et ce témoignage
Oeuvres de mes enfants,
Est mon héritage
De souvenirs poignants.
Je les ai conservés
Dans une pochette
Un peu décolorée
Qui reste ouverte,
Et s’il s’en échappe
Un de mes chers trésors,
La douleur me happe
Oui, je souffre encor …
C’était avant … avant …
C’était avant-hier
La Fête des Mères !
Simone Gibert
Belle évocation des douceurs de l’enfance et de l’amour qui nous lie.
J’ai adoré me promener avec vous sur le chemin de l’école.
“C’est aujourd’hui dimanche, tiens ma jolie maman
Voici des roses blanches, toi qui les aime tant
Va quand je serai grand, j’achèterai au marchand
Toutes ses roses blanches, pour toi jolie maman”
Très joli poème dont j’ai beaucoup aimé la lecture. Merci.