J’ai cru que c’est moi qui allais te laisser héritage
Celui de notre amour et de nos beaux partages
Celui de nos ballades rigolades et rires sur plages
Mais le sort a décidé âprement
Qu’il en soit autrement
Et m’a ainsi frappée durement
J’ai cru que t’allais pouvoir me voir le dos courbé
Que tu allais courir me tenir pour ne pas tomber
Que ta présence allait jusqu’à ma fin me flamber
Mais le destin a agi rudement
M’a anéantie complètement
T’a arrachée à moi rapidement
J’ai cru que c’est toi qui allais pleurer mon décès
Que t’allais sentir l’temps s’figer s’cailler s’glacer
Quand pour la dernière fois t’allais m’embrasser
Mais le destin a agi inversement
M’a peinée intensément
Et m’a ainsi abattue atrocement
J’ai cru que c’est moi qui allais rester ton souvenir
Que t’allais lire ma lettre pour toi pour t’soutenir
Pour que ton bonheur puisse toujours s’maintenir
Mais c’est moi qui dois affronter le destin
Qui dois accepter que le destin soit mutin
Qu’il ne connait ni année ni soir ni matin
J’ai cru que c’est toi qui allais retenir tes pleurs
Pour venir déposer sur ma tombe d’belles fleurs
Puis en larmes écrire : J’t’aime reine d’mon cœur
Mais c’est bien moi qui dois courageusement
Survivre avec ce coup qui m’a tuée rageusement
Qui m’a jugulée pourfendue outrageusement