Les fleurs de la mémoire – Christian Satgé

Ah, l’agréable douloir que ces souvenirs Qui viennent alors que, tard, le soir m’ensommeille, Hanter mon âme, aimant fort à revenir Sur des joies qui dans ma nuit m’ensoleillent : Vétille, vestige, étincelles d’hier, Ces braises mal éteintes, réconfortantes, Ces reliques nimbées d’aura éclatante, Sont instants ou moments dont on est fier,… Oh, douce souffrance … Lire plus

La justesse de la justice – Christian Satgé

Petite fable affable   Comment vous ciseler à façon une fableÀ vous qui, en tout, faîtes de la véritéVotre Saint Graal et votre divinité ?L’actualité m’en offre l’occase acceptableMais je vous laisse hélas, c’est là témérité,En tirer la morale, sans sévérité Excessive, car il faut rester des plus affablesMême avec les cons qui, pour leurs commodités,Vous … Lire plus

Gentillesses – Christian Satgé

La gentillesse Serait de la simplesse Ou preuve de mollesse Non marque de noblesse. La gentillesse, Ce fruit de la faiblesse… La gentillesse Est pire qu’une laisse Qui retient, te blesse, Et qu’homme fort délaisse. La gentillesse Qu’aujourd’hui voue aux lesses… La gentillesse Oblige à la souplesse Même face aux drôlesses, Ou à des diablesses. … Lire plus

L’hiver est là – Christian Satgé

Phoebe, perle translucide en déshabilléDe brume, s’est figée dans le froid de marbreDe l’air glacé qui a pétrifié les arbres.Dans la brumaille, il gèle à pierre fendiller. Peu à peu, une aube diaphane distilleSa lumière pâle et glacée qui endortLe cadavre d’un talus qu’un linceul fragilePare, éveille la plaine blanchie au plus fort. Dans l’air … Lire plus

Face aux critiques – Christian Satgé

Petite fable affable d’après Le rossignol et ses critiques de Pierreval Modestement, sous un épais feuillage, Un rossignol, par son brillant ramage, Charmait les cieux, en chassait les nues Par ces trilles au audaces inconnues. Les oiseaux se taisaient dans le bocage Plus de mélodies ni de bavardages Chez les plus loquaces de nos ailés, Péronnelles … Lire plus

la taurine révolution – Christian Satgé

Petite fable affable L’herbe était plus grasse que ses flancs. Alors ce taureau fomenta la révolte : Ce que l’on sème, un beau jour, on le récolte… Si les siens le trouvaient gonflant, Moutons, à l’ouïr, furent moins désinvoltes. L’écornifleur souffreteux pétri De peurs comme une vraie poule piaulante, Convertit même un âne flétri Faisant … Lire plus

Un peu de toi – Christian Satgé

Il me souvient de cette fragrance Parfum fleuri à l’arôme courtois Qui a déshabillé les apparences Ce n’était pas rien ce peu de toi Il me reste l’ombre de ton sourire Qui a laissé à mon regard pantois Mille dessins de desseins décrire Ce n’était pas rien ce peu de toi Je me rappelle aussi … Lire plus

Le têtu, bille en tête – Christian Satgé

Petite fable affable Un mouflon, sauvage bélier Abrupt de caractère comme montagne, En trois mots, tout sauf moutonnier, Avait laissé au loin sa natale Espagne Pour courir nos hautes Pyrénées, Rêvant de toucher le ciel de ses cornes. Rien ici ne le réfrénait. Oh, non ! Aucune limite ni nulle borne. Il arriva en pays … Lire plus

Cruel agent que l’argent – Christian Satgé

Je l’ai déjà prêché : L’argent c’est un péché Et, croyez-m’en, le pire. Pas véniel. Mortel, Cela allant sans dire… Venez donc vers l’autel Coquelets et coquettes, Sans oublier la quête ! L’argent c’est Lucifer ! – Croix de bois, croix de fer ! – C’est écrit dans la Bible : Il est prédation, Passions … Lire plus

Le défilé – Christian Satgé

Petite fable affable Un jour d’été où il faisait bon mourir d’ennui, Où nul n’était enclin à partir à la recherche Du temps perdu, on ouït au pavé un bruit Cadencé qui fit accourir et les grandes perches Et les minus des deux sexes, de tout âge aussi, Qui n’avaient, las, rien de mieux à … Lire plus

Gageure qu’un âne nageur ? – Christian Satgé

Petite fable affable Comme on n’attrape pas mouche avec du vinaigre Malgré sa tête de mule, un âne voulut Être le meilleur de sa race. Quoique maigre, En apprenant à nager car il avait lu : « Il faut se rendre indispensable et l’on vous aime ; Sachez tout faire, on vous adore sans problème … Lire plus

Goupil est plutôt subtil – Christian Satgé

Petite fable affable Adossé aux lézardes moussues d’un mur branlant,À moitié désempierré, mais de lierreRichement habillé, Maître Renard, d’un œil lent,Regardait le monde aller par champs et bruyèresÀ son train d’enfer de façon cavalière. Il était, comme tous ces empressés, pourvuNon seulement du nécessaire mais encoreDe l’agréable ; or pour tous ces m’as-tu vuCe n’était … Lire plus

Ennui dans la nuit – Christian Satgé

Au chaud de ma chambre, Au cœur de décembre, Peu à peu, la nuit, Ses ombres et sa suie, Viennent à s’étendre Caressantes, tendres. Depuis longtemps Je guettais « l’instant », Ce moment de trêve, En suspens, où rêves, Cauchemars,… se marient Et font armoiries De moments caresses, Cent laps de tendresse,… Vient « la … Lire plus

Dérangé par des dérangés… – Christian Satgé

Petite fable affable Cette histoire-ci qu’en rimes je vais traiter M’a été contée par une froide vertu Qui professe en tout lieu la vérité Plus qu’hélas ! il ne la cherche, m’en croiras-tu ? Je serai heureux si je ne l’ai pas gâtée Mettant en vers sa prose quelque peu tortue ! « En un … Lire plus

Grand courroux envers le grand gourou – Christian Satgé

Petite fable affable Prenant le succès pour du mérite, Une bande de kangourous En sa brousse, rendait un rite À l’un des leurs, un très grand roux, Qui passait pour avoir renarde Ruse et n’être que tromperie Duperie, rouerie, piperie,… Même pour qui est sur ses gardes. On aime suivre à se damner Qui, en … Lire plus

Qu’importe l’affliction pourvu qu’elle soit livresque – Christian Satgé

Des fils invisibles s’attachent à nos vies, Des fils de soie, parfois, des fils d’Ariane, Souvent. Et, ces liens, plus forts que lianes, Dans nos jours asservis, nos nuits assouvies, Nous empêchent de tomber, nous  funambules Sans espoir qui avançons en somnambules. Ces lacets, jamais lacs, enchaînent nos cœurs, Sur une trame d’amour où se … Lire plus

À muser dans l’antique galerie – Christian Satgé

Le long d’un corridor laissé, à dessein, dans l’ombre,Une théorie de portraits de famille sans nombre,Qu’on ne verra jamais aux cimaises des musées,Dort en enfilade, alternant avec des massacresDe cerfs supportant les hamacs poudreux, usés,D’aragnes défuntes et des trophées à l’odeur âcre,Rappelant chasses oubliées, temps disparus,…Dans la pénombre, je côtoie ces inconnus. Le port trop … Lire plus

Vu de la voiture – Christian Satgé

Vivant à la belle toile, des âmes nues, Errent dans la boue noire, sous de grises nues, Aux visages pâlis nimbés d’oublis, corps fluets Tout en pleurs fanés et en vains rires muets. Parmi des chaumines confites en vétusté, Des cabanes de fortune tarabustées Par les vents, plus propres à loger quelque animal Qu’à héberger, … Lire plus