Sénégal – Simone Gibert –

illustration SG

Le premier pas franchi

Sur ce sol inconnu,

Nous sommes étourdis

D’entrevoir la cohue.

 

La lourde atmosphère

Devient bouillonnante

Lorsque nous ingère

La foule grouillante …

Porteurs et quémandeurs

Divers, nous harcèlent

Misant sur la candeur

Ô providentielle …

La voiture rebondit

Dans quelques ornières,

Le chauffeur de taxi

Regarde à l’arrière.

Moi, je suis replongée

Dans ma contemplation,

De cette pauvreté

Naît la consternation.

Quelques jours encore

Me seront accordés

Pour constater la mort

De mon rêve éveillé.

Comment ne pas frémir

Aux chants des balafons

Mêlés dans le zéphyr

De kora aux doux sons,

Quand à proximité

Passe la misère

Dans son pagne drapé,

Insoumise et fière ?

Terre languissante,

Semblant déshéritée

Les pluies déferlantes

Par trop te sont comptées.

Quant éclate l’orage,

Les filles, les garçons

Mènent grand tapage

Sous ce flux de mousson.

A peine ruissellées,

Les eaux se mariant

A ton sol, fécondé,

Tout est luxuriant !

L’opulence du ciel

Pour un moment endort

Les existentiels

Caprices du sort.

Premières joies passées,

On constate alors

Visages consternés,

L’envers du décor …

Les tôles sont percées

Parsemées de pierres,

Le vent a échoué

L’eau gagne la guerre.

Un seul coin à l’abri,

Et tous s’y entassent,

Un bébé est surpris

Dans la calebasse !

Le sable fin des rues

Sous les eaux disparaît,

Et ce pays en crue

Ressemble à un marais.

Le sol a étanché

Sa soif féconde,

La chaleur épanchée

Assèchera l’onde.

 

Touriste qui passe

Arrête-toi un peu

Pour que ne trépasse

La pitié dans tes yeux.

 

©S Gibert

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