Pensée et esprit, étrange prémonition de ton nom,
Destin d’une gloire reçue en hommage de la Nation.
Les pages du temps passé nous firent une offrande,
De mots tonnerres qui, des siècles furent légende !
D’apophtegme en aphorisme, tes sentences vérité
Aux épiques rugissements éclairèrent la postérité,
De leur lumière de pensées portées au firmament,
Des espoirs de lendemains à la fraternité revenant ,
Les orientales se perdent dans les contemplations.
D’autrefois à aujourd’hui, de la mort à la création,
Les rayons et les ombres chantent les crépuscules
Quand l’amour s’épuise, la vie jamais ne capitule !
Les feuilles d’automne couvrent les voix intérieures,
Des révoltes du peuple aux drames, elles pleurent,
Napoléon le petit, plus jamais empereur ne sera,
Léopoldine s’en reviendra pour te tendre les bras !
La misère des misérables carillonne à Notre Dame,
Epopée et révolution se confondent dans le drame
Quatre-vingt-treize, en l’année terrible des barbares,
Cimourdain en est le mal, Gauvain en sera l’espoir.
L’espérance d’un idéal en forgera l’ultime rempart !
Si le romanesque épouse la splendeur de l’histoire,
Quasimodo se verra Phébus de la belle Esméralda,
Et Cosette au son du cœur de Faustine se reposera.
Ton théâtre fut la faiblesse raisonnante du puissant,
Une scène pour plumes de canon de vérité tonnant,
Ruy Blas sera le grand, Marion Delorme sa courtisée.
Le romantisme révolutionne, il est progrès d’idées,
Querelles d’anciens et de modernes, éternel débat,
Politique et esthétisme dérangent, ils sont combats !
De la folie de Torquemada à la bataille d’Hernani,
Opposition d’ultras, le roi ne s’amuse pas, il interdit !
La censure de causes légitimes n’est jamais tonsure,
Faire taire donne du courage, il en parfait l’armure !
Tes luttes contre la barbarie et la misère humaine,
Sont l’encre de cris posés sur une liberté incertaine.
Ces engagements colères te firent connaître l’exil,
Mais ne surent taire la voix prophète qui de son île
Enonça, dénonça, s’éleva dans ce monde tourment.
Ô crime de dire et d’écrire valais-tu tels châtiments ?
Arnaud Mattei, le 06 Juin 2021
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Merci, cher Arnaud, pour cette brillante actualité de Victor Hugo. Merci pour le chant de ses œuvres, de ses idées et de ses combats qui sont toujours à l’ordre du jour.
” … Où sont donc nos Hugo
Où sont donc nos Césaire
Pour semer dans les cœurs
De nos réfugiés et de nos exilés
De nos veuves de nos orphelins
Et de nos mères endeuillées
Le levain des destins qui se donnent des baisers
Et tournent pour toujours le dos à la vengeance…” Michel Saltaire.
Ce texte comme plusieurs autres de vos textes sont des mines de richesses d’or, ils sont si recherchés… sophistiqués et
complexes également.
Je l’avais déjà lu ce poème-nectar-pur.
Il y aurait bien tant à dire…comme à redire…de cette grande figure qui a marqué à sa manière l’histoire…
Comment rester indifférents en voyant la mention du nom de sa fille: Léopoldine ? Ramenée suis-je à “Demain dès l’aube…” poème magnifique et émouvant qui toujours me secoue.
Merci; Arnaud, pour ce partage.
“Quand l’amour s’épuise, la vie jamais ne capitule !”
Un grand Monsieur de la littérature