L’Inconstance des sentiments – Caroline Pivert

bonheur

Mais c’est terminé, à présent, le temps des regrets.

Et je vais te dire une chose, très dure peut-être, mais si vraie me semble-t-il. Ou lucide en un mot, impliquant cette « blessure la plus rapprochée du soleil » (René Char) : qu’importe si un jour, même peu lointain, nous nous séparons. Nous aurons vécu pleinement l’amour qui reconstruit, qui nous aura dès lors sortis tous deux de nos folles glissades, de notre pente descendante… Et, surtout, nous n’aurons ni remords ni regrets. Cela je te l’assure.

Il n’y a qu’à voir la façon dont nous nous regardons. Ce sont des instants libres, authentiques, décidés. Sans jugement d’aucune sorte de part et d’autre. Et je prends décidément ce « bonheur » comme mien, même s’il s’avèrera «passager»…

Un bonheur passager

Oui je prends ce bonheur, son regard qui sourit

Pour une fois son cœur, ses yeux, tout me dit oui

Il n’est plus temps, oh non, de prévoir l’amertume

Qui suit pourtant nos pas de si près dans la brume

Des sentiments de joie

 

Oui je prends dans mes bras ce bonheur d’être à lui

Je serre contre moi la perspective immense

L’horizon qui s’étend tout plein d’une espérance

Que je ne savais pas. Sa caresse infinie

Du moins en apparence

 

Oui je lance mes dés avec au cœur la chance

Les cieux seront cléments pour quelques jours au moins

Les nuages enfuis, et l’azur en outrance

Un bonheur passager éclaboussant les sens

Fait que je me sens naître à nouveau, ô enfin !

Fait que je recommence à aimer le destin

Pourtant dur aux romances

 

Oui je viendrai vers toi qui m’attends comme en rêve

Je n’ai qu’une boussole, et son nord te désigne

Et comme un aimant fou je me colle à ta sève

Des chênes en naîtront, des arbres comme un signe

Que notre amour est fort, puissant plus que l’indigne

Néant qui fait la mort

 

Oui je viendrai vers toi, confiante en ces rimes

Imprimant dans mon être les instants du bonheur

Peut-être une passade, un amour qui abîme

Mais je serai vivante, et vienne la douleur

Après. Cela n’importe : je recommencerai

Ces bonheurs-là vraiment ne font pas de regrets

Je suis vraiment là pour t’aimer, et pour tenter de te comprendre, malgré toutes les barrières qui peuvent s’insinuer entre nos êtres, malgré les différences de nos vies. Je suis aussi là pour t’attendre, si tel en est le prix. Moi qui suis si impatiente, pourtant, de nature. Je suis prête à faire des concessions, aujourd’hui, à partager, aussi, ma douleur avec la tienne. De même que toute mon âme. A m’associer, complètement, à toi…

Car nous avons le même vécu, à défaut d’avoir eu la même vie…

http://www.edilivre.com/l-inconstance-des-sentiments-231c822081.html

 

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Caroline Pivert

Caroline Pivert (20)

Née en Polynésie française de deux parents tous deux navigants, j'aurais toute ma jeunesse profité de cette opportunité pour parcourir le Monde. Une chose parmi tant d'autres a planté en parallèle ses racines dans ma vie: Les mots et leur poésie.

Les romans sont un peu comme des chansons à mes yeux. Il est plus facile de comprendre le monde quelquefois sous cet angle, mélodies éphémères et pourtant si profondes, que sous les lois de la politique et du "marché".

Je publierai régulièrement des poèmes sur ce site.

En espérant vous voir les découvrir,

Caroline Pivert

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2 Commentaires
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Brahim Boumedien
Membre
5 mars 2016 23 h 43 min

Merci, Caroline pour ce très beau partage qui ne peut laisser indifférent le plus insensible des êtres : je l’ai lu et relu avec le même plaisir en ayant l’impression que tu es là, devant moi avec un coeur qui sait aimer et qui mise tout sur cet amour. Merci encore pour ce bon moment !

Invité
5 mars 2016 14 h 31 min

Bonjour chère Caroline merci pour ce beau et touchant partage j’ai bien savouré ma lecture. La vie parfois elle est joyeuse et d’autre fois elle est triste on doit faire avec bonne continuation. et belle journée.