Les deux voies lactées – Jean-Marie Audrain

Nous allons prolonger notre réflexion initiée par la précédente minute philosophique qui présentait en deux mots le fameux argument ontologique du Docteur Magnifique.

On a longtemps parlé non seulement d’argument mais de preuve. Je préfère adopter le vocable du Docteur Angélique Thomas d’Aquin et parler de voies. Les voies ou chemins de pensée de ce que l’on appelle, en philosophie, la raison naturelle, celle qui ne s’appuie sur aucune Révélation religieuse.

A celle d’Anselme de Cantorbéry, on ajoutera la voie cosmologique et la voie téléonomique, termes que je vous expliquerai le moment venu.

La voie cosmologique s’appuie sur l’existence et le développement de l’univers, cosmos en grec. Que l’on valide ou nous la théorie du Big Bang, mille preuves nous laissent constater que notre univers a connu une naissance. Les latinistes le diraient issu ex nihilo, de ce Rien originel de la question philosophique de la précédent minute La question du pourquoi devient ici celle du comment et plus précisément du « par qui » est-on passé du rien à ce quelque chose devenu notre univers ?  Johnny Halliday serait le premier à répondre qu’il a bien fallu quelqu’un pour allumer le feu. Même si les briquets étaient passés de mains en mains comme à la fin de ses concerts ; on ne peut remonter indéfiniment jusqu’à l’allumeur originel. Quel que soit le nom qu’on lui attribue, l’existence de l’univers atteste de son existence. En ce sens, Voltaire parle du grand horloger en ces mots :« L’univers ? Je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger. ».

Cette seconde voie nous conduit directement à la troisième celle que l’on nomme la voie téléonomique, à savoir celle reposant sur la découverte d’une intelligence directionnelle dans la matière. Thomas d’Aquin avait mis en évidence l’existence d’un projet sur cet univers, projet renvoyant au sagittaire, à l’archer non seulement originel, mais de chaque chapitre du développement de l’univers. Cette évidence a été étayée par la théorie de l’information au XXe siècle. Toute la matière est une empreinte contenant un programme spécifique de développement ne pouvant résulter que d’un programmateur.

Einstein pensait que le développement de l’astrophysique et de la physique quantique allait lui permettre de ranger au placard la question de l’existence de ce grand horloger, mais la nature l’a conduit à l’inverse et il a dû poser sa conclusion : l’univers, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, est réglé sur une unique formule, une éternelle et omniprésente loi :

E =MC2.

La réponse à la question initiale devient une évidence : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Derrière ce quelque chose qu’est le Tout de l’univers et au-delà de ce Rien, il y aurait quelqu’un !

   

 

 

 

 

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (517)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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