Sylvie et Eric – Première partie – Autobiographie Tome LXXV – Jean-Marie Audrain

A l’issue d’une semaine de pèlerinage, je sortais de l’immense église sous-terraine d’Ars lorsque je croisai le joli sourire de Claire.

Je lui ai proposé de partager sur les grâces reçues autour d’un verre et nous nous sommes attablés devant un distributeur de café situé dans la rue au-dessus du sanctuaire. Elle m’a expliqué être une infirmière du secteur venue demander la grâce de retrouver ses deux jeunes enfants et son bébé emmenés en Amérique par son ex à son insu.

Nous rejoignent alors deux jeunes, Eric et Sylvie, et, à brûle pourpoint, Eric nous demande : Avez-vous entendu la parole de connaissance lors de la veillée de prière de jeudi soir disant que le Seigneur appelle à la conversion un jeune venu ici pour racketter les pèlerins pour s’acheter de la drogue ? Nous avons répondu positivement même s’il y avait eu pléthore prophéties vu les sommités présentes possédant le don de « paroles de connaissance ».

Eric nous raconte qu’il a bien rigolé car c’était exactement son cas. Il avait un couteau à cran d’arrêt et un poing américain en poche sous son blouson noir bardé de clous et de chaînes. Ce n’est que le lendemain à 15h que Jésus lui a parlé en son tréfonds. Il a vu Jésus mourir pour lui sur la croix, alors il a cassé son couteau, jeté son poing américain à la poubelle et arraché les clous de son blouson avant de tomber à genoux en larmes. Sylvie a elle aussi été touchée par la grâce passée par son compagnon. Ils sortaient tous deux d’une cure de désintoxication, à leur demande, car Eric, qui avait auparavant fait de la prison pour mineurs, avait fait sa demande de sortie le jour de sa majorité et Sylvie, quoique mineure pour quelques jours, avait obtenu la même autorisation afin de le suivre.

Depuis, Eric avait parlé à des membres de la communauté organisant ce rassemblement et portait maintenant au cou, à la place de sa tête de mort, une croix en bois et une médaille de la vierge Marie, appelée médaille miraculeuse de la rue du Bac. En parlant il serrait souvent ces deux pendentifs dans ses mains.

Après notre pèlerinage allait commencer celui des gitans. Tous deux désiraient rester à Ars, mais n’avaient aucune solution d’hébergement.

J’étais hébergé par un habitant m’aillant laissé sa grande maison au cœur du village. Nous nous mîmes alors d’accord pour passer quelques jours ensemble dans cet appartement. Claire dormirait dans mon lit double et Eric et Sylvie dans celui de la chambre voisine.

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Jean-Marie Audrain

Jean-Marie Audrain (517)

Né d'un père photographe et musicien et d'une mère poètesse, Jean-Marie Audrain s'est mis à écrire des poèmes et des chansons dès qu'il sut aligner 3 mots sur un buvard puis trois accords sur un instrument (piano ou guitare). À 8 ans, il rentre au Conservatoire pour étoffer sa formation musicale.
Après un bac littéraire, Jean-Marie suit un double cursus de musicologie et de philosophie à la Sorbonne.
Il se met à écrire, dès cette époque, des textes qui lui valurent la réputation d’un homme doublement spirituel passant allègrement d’un genre humoristique à un genre mystique. D’ailleurs, il reçut de la SPAF (Société des Poètes et Artistes de France) un grand diplôme d’honneur en ces deux catégories.
Dans ses sources d’inspiration, on pourrait citer La Fontaine, Brassens et Devos.
Lors de la naissance du net, il se prit à aimer relever les défis avec le site Fulgures : il s’agissait de créer et publier au quotidien un texte sur un thème imposé, extrêmement limité en nombre de caractères. Par la suite il participa à quelques concours, souvent internationaux, et fut élu Grand Auteur par les plumes du site WorldWordWoo ! .
Il aime également tous les partenariats, composant des musiques sur des textes d’amis ou des paroles sur des musiques orphelines. Ses œuvres se déclinent sur une douzaine de blogs répartis par thème : poésie, philosophie, humour, spiritualité…sans oublier les Ebulitions de Jeanmarime (son nom de plume). Un autre pseudo donna le nom à son blog de poésies illustrées : http://jm-petit-prince.over-blog.com/
Pendant longtemps il a refusé de graver des CD et d’imprimer ses œuvres sur papier, étant un adepte du principe d’impermanence et méfiant envers tout ce qui est commercial.
Si vous ne retenez qu’une chose de lui, c’est que c’est une âme partageuse et disponible.

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