Que d’étranges sentiments dans ce vif océan
Un orange sédiment, que mes pieds salissant
Je savoure au toucher, puis je laisse emporter
Incapable de sentir le fil aéroxhydre
Chatouillant mes chevilles, je l’y vois qui s’irise
La limite ordinaire entre le ciel et la mer
Imitant mes paupières : entre le soleil amer !
Le vent nage entre mes jambes, poursuivant l’antipode
Le courant marche ingambe, en un pareil exode
Homogéinéité, ô ma gêne héritée
Est-ce donc ici ma place, dans ces deux beaux espaces ?
Appartiens-je à ces flots sans épaisseur aucune
À ces vents si flatteurs que bien sûr j’importune ?
Ces puissantes atmosphères, emboîtées en une boule
Telle une sphère à l’envers, mérité-je que je foule ?
Saveur douce et saline de ces aires opalines
Air jamais respiré, par mon souffle écorché
Est-il à moi vraiment, à moi cet océan ?
©Ywan Cooper