Notre ami Lotfi que nous remercions, nous propose aujourd’hui, une réflexion sur la démocratie, à partir du point de vue de TODOROV.
Les trois ennemis de la démocratie, selon TODOROV
Pour TODOROV, l’un des plus grands intellectuels français contemporains, ce qui menace aujourd’hui la démocratie, ce ne sont pas ses ennemis extérieurs, quasiment inexistants, quoi qu’on veuille nous le faire croire, mais bien elle-même.
Ces ennemis intimes, secrétés par la démocratie, sont au nombre de trois :
Le premier est l’excès d’assurance, la démesure de la démocratie qui se croit « porteuse d’un bien supérieur » et considère « dès lors, légitime de l’imposer par la force » : la prison d’Abou Ghraïb en Irak, ou celle de Guantanamo, le rappellent tristement.
Le second est l’application malheureuse, au domaine économique, du principe de la liberté individuelle : la dérive libérale qui conduit à « la tyrannie du capitalisme, au détriment de la protection du peuple, par l’Etat ».
Le troisième enfin, est le populisme, « l’envers pervers de la démocratie », paré des apparences de la légitimité démocratique. Faisant appel à l’émotion, au mépris de la raison, le populisme cherche, en effet, « une adhésion immédiate et totale des masses populaires », n’hésitant pas à avoir recours à la « manipulation médiatique, la plus outrancière ».
La democratie ressemble à la liberté que l’on tente d’acquerir tout au long de notre vie à force de sagesse, mais en procédant malheureusement par “essais-erreurs”. La folie serait de la donner ou de la prendre avant l’heure. Vaste debat en effet, auquel on peut ajouter celui de savoir si l’on peut imposer aux autres sa façon d’etre heureux. Moi je suis poete, je me pose des questions mais je n’y reponds pas… est ce cela la liberté ?