L’épouvantail – Christian Satgé

Petite fable affable

Il n’est rien de pire que l’ennui !
Pense tout haut, dans sa solitude,
Un épouvantail à qui nuit
D’être toujours seul, le jour, la nuit,
Sous la pluie ou la béatitude
Du soleil. Au diable, l’habitude !
Il avait un emploi, la santé
Mais, qu’au milieu du champ, on l’isole
Et on l’oublie, cela le désole ;
Une punition imméritée !
Ah, ça rien de pire que l’ennui !
Pourtant quand, soudain, sa quiétude,
Fut troublée par l’orage, à minuit,
Qu’un fol incendie, malgré la pluie,
Ravagea sa vie de platitude
Et tout le champ, avec promptitude,
Il n’eut pas le temps de déchanter.

Y’a pire, croyez-moi sur parole,
Que l’ennui qui, certes, vous étiole :
Rester, toujours, face à tout, planté !

© Christian Satgé – janvier 2014

Nombre de Vues:

26 vues
Christian Satgé

Christian Satgé (834)

Obsédé textuel & rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, je rêve de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. « Méchant écriveur de lignes inégales », je stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, j'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Cl. Nougaro ne l'(en)chante. Après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux que l'on nomme Pyrénées où l'on ne trouve pire aîné que montagnard.

S'abonner
Me notifier pour :
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires