Le ministre et la violence
Le ministre avait planté
des orchidées de violence
dans les noires jardinières
des casques sans tête
Il avait fait répéter
mille et mille fois
les mots hallucinés
qui berçaient les mensonges et les oublis
dans une mélasse méprisante
Et tous y croyaient
ministres poudrés de veulerie
interdits de penser
interdits d’effleurer la vie
medias distribuant
des cartes postales truquées
aux cimetières de la vérité
philosophes perdus
dans leurs délires d’importance
chroniqueurs inféodés
aux loups noirs des finances
fourbissant leurs armes
pour la curée des mots
Le ministre félicitait
Les chiens de garde
pour les mains arrachées
aux corps magnifiques
pour les pieds déchiquetés
par le plaisir des carnages
pour les yeux envolés
dans les poches de Caïn
pour les crânes abîmés
déformés par les poussées
de rouge amertume
pour les morts étonnés
de leur nouvelle insouciance
Le ministre avait tout oublié
ses amis perdus
au comptoir des rêves
ses valeurs fanées
dans les eaux croupies du pouvoir
Le ministre était une
machine de guerre
éructant les blessures
et la désolation
dans un désert infini
de mépris bourgeonnant
©Christian Dumotier
Merci pour ce texte très puissant qui reflète la vérité actuelle. Bon dimanche.
Bien dit et encore mieux écrit. Bravo et merci pour ce partage…