Hier soir, j’avouais à Alain que je n’avais aucune inspiration pour le thème du lendemain matin. Ipso facto, il m’a répondu que je tenais en fait le thème à mon insu : l’inspiration.
Très peu inspiré pour rendre ma copie avant l’heure d’expiration. Mais je tenais mon sujet à la gorge : l’inspiration relève de la respiration !
L’inspiration serait comme l’inhalation d’images, de mots et de notes de musique.
Me vint alors à l’esprit la question d’une chanson de Richard Gotainer « Mais où va-t-il donc chercher tout ça ? ». Je pense que la vraie question est là. Mais en fait, l’inspiration ne se cherche pas, elle se trouve avant qu’on ne s’en mette en quête.
Inspiration rime parfaitement bien avec libération.
La source était là, en nous, mais cachée ou muselée. Comme un feu endormi sous la cendre de ce que Freud appelle la résistance, ce Cerbère qui filtre en nous ce qui veut accéder à notre conscience, plus ou moins poétiquement et politiquement correct.
Cette résistance est trompée de diverses façons : par l’alcool, les drogue, mais aussi, et surtout par les rêves. Certains artistes ont d’ailleurs vécu ce que les psychologues nomment un rêve éveillé. Cela a mené bon nombre d’entre eux en hôpital psychiatrique.
Cela nous ramène au thème des deux sources en nous. L’inspiration en remonte lors de certains états que l’on pourrait qualifier de mystiques. Prenons deux exemples opposés :
Hildegarde Von Bingen, qui, au moyen âge, reçut des monitions mystiques. Elle en fit des poèmes, des musiques et toutes sortes de créations inspirées. Cette mystique a été reconnue sainte par la suite.
Au XXe siècle, Antonin Arthaud, inventeur du concept de « théâtre de la cruauté», rédigea des textes relevant de la messe noire qu’il mettait en scène, prétendant que Satan les lui dictait, sous l’emprise de drogues. Cela ne l’a pas conduit sur le bucher, mais en soins intensifs à l’hôpital psychiatrique où il vécut les dernières années de sa vie.
Il y a donc en nous des sources d’inspiration qui font surface lorsqu’on leur ouvre grand toutes les portes. Ces sources reflèteront par exemple notre état d’esprit. Prenons encore un exemple : Serge Gainsbourg qui composa d’abord des chansons aux relents romantiques, citant même Verlaine. Juliette Gréco déclara alors « Belle inspiration ». Devenu Gainsbar, il rédigea une chanson dans laquelle il marmonnait des mots évoquant nos excréments : Eau et gaz à tous les étages. On le dit alors bien mal inspiré.
Revenons à Hildegarde Von Bingen : comme les auteurs de textes sacrés, ses textes renvoient à une inspiration pour laquelle la ou le mystique ne serait qu’un canal. Une respiration spirituelle. N’étaient-ce pas les poètes mystiques, dont les carmes et carmélites espagnols, qui avaient pour devise Dieu seul suffit ? L’inspiration serait peut-être une respiration entre le ciel et la terre, entre les anges et nos plumes. En un mot, une plume d’ange !
Jean -Marie l’inspiration est chez vous une véritable vocation merci ,Bonne fin de journée! Colette Guinard
Belle richesse…
MERCI !
COLPIN Didier