Comme les couleurs – Arnaud Mattei

Comme les couleurs d’artiste sur la toile d’imaginaires déposée
Elles esquissent l’arc en ciel aux senteurs parfumées de la liberté
Comme les couleurs boréales d’une symphonie idéale inachevée
Elles épousent la foudre ruisselante d’un ciel par l’éclair traversé
Comme les couleurs de mots sur la page des sentiments couchées
Elles disent la peine, chantent la joie par les plumes transportées
 
Blanc comme l’immaculé des flocons sur les montagnes tombé
Rouge comme la lune qui se couche au soir d’un solciste étoilé
Bleu comme les larmes des salés au pied de la falaise échouées
Noir comme la brume d’un soir cachant la voûte céleste étoilée
Jaune comme le soleil qui se lève au matin sur un champ de blé
Brun comme la terre de glèbe au repos en attendant la semée
Noir comme le crêpe de deuil de la veuve à la mort de son aimé
Rouge comme les larmes de sang qui coulent de ton cœur abîmé
Blanc comme la robe de bonheur que portent les jeunes mariées
Bleu comme le regard profond des enfants par le monde étonné
Jaune comme les vagues d’or perdues sur les chemins de l’amitié
Brun comme les chemises des malheurs défilant au pas cadencé
 
Comme les couleurs d’artiste sur la toile d’imaginaires déposées
Elles esquissent l’arc en ciel aux senteurs parfumées de la liberté
Comme les couleurs boréales d’une symphonie idéale inachevée
Elles épousent la foudre ruisselante d’un ciel par l’éclair traversé
Comme les couleurs de mots sur la page des sentiments couchées
Elles disent la peine, chantent la joie par les plumes transportées
 
Jaune comme les maisons lorraines en pierre de Jaumont édifiées
Rouge comme la brique des façades du Nord par les terrils façonné
Noir comme les maisons celtiques des landes d’Irlande de pauvreté
Blanc comme le tuffeau des châteaux de Loire à la lumière baignés
Bleu comme les demeures de bois des pêcheurs au large appelés
Brun comme la cabane de rondin du chasseur des forêts enneigées
 
Rouge comme la lave d’un volcan en colère d’une nature contrariée
Noir comme les nuages sombres d’un ciel de tempêtes tourmenté
Jaune comme les sables des déserts de dunes par les vents balayés
Brun comme l’écorce protégeant la sève attendant le retour de l’été
Blanc comme le manteau des montagnes de glace dans l’éternité
Bleu comme les eaux profondes d’un fleuve par les violons glorifié
 
Comme les couleurs d’artiste sur la toile d’imaginaires déposées
Elles esquissent l’arc en ciel aux senteurs parfumées de la liberté
Comme les couleurs boréales d’une symphonie idéale inachevée
Elles épousent la foudre ruisselante d’un ciel par l’éclair traversé
Comme les couleurs de mots sur la page des sentiments couchés
Elles disent la peine, chantent la joie par les plumes transportées
 
Brun comme la belladone à fleurs, toxique de nos sens tourmentés
Noir comme la tulipe au port altier, frémissante sous le vent léger
Jaune comme le narcisse qui pleure à son reflet dans le miroir brisé
Rouge comme la rose de l’amour profond à sa belle éternelle porté
Blanc comme les clochettes des muguets qui sonnent au matin levé
Bleu comme l’iris de majesté, grandeur et décadence de la royauté
 
Bleu comme le passerin indigo migrant vers les chaudes contrées
Blanc comme la colombe de paix qui apporte un rameau d’olivier
Rouge comme le passereau cardinal au pourpre plumage de piété
Jaune comme le chardonneret serin chanteur pour sa belle aimée
Noir comme le corbeau des vols sombres sur les plaines désertées
Brun comme une petite chouette émue en voyant le jour se lever
 
Comme les couleurs d’artiste sur la toile d’imaginaires déposées
Elles esquissent l’arc en ciel aux senteurs parfumées de la liberté
Comme les couleurs boréales d’une symphonie idéale inachevée
Elles épousent la foudre ruisselante d’un ciel par l’éclair traversé
Comme les couleurs de mots sur la page des sentiments couchés
Elles disent la peine, chantent la joie par les plumes transportées
 
Arnaud Mattei, le 21 Avril 2021
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Arnaud Mattei

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Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores.
Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire, pour la joie de les partager.
Des quelques poésies de mon adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, d’un diplôme jadis gagné à un concours à mes presque soixante ans, il se sera passé un long moment de silence, une absence que le vide du temps ne saurait combler. Je crois avoir fait de ma vie, une vie simple et belle avec ceux que j’aime. Pendant ces quelques décennies, les mots sont restés au plus profond de moi.
Aurai-je la force de les dire, saurai-je être persévérant pour les écrire ? Et vous, les écouterez-vous ? Peut-être aujourd’hui, peut-être demain, peut-être maintenant, qui sait….

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