Entourée de doux oiseaux chanteurs,
Dame Nature au printemps est coquette,
Parée d’une verte robe à fleurs
Aux vives pensées et violettes.
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Le promeneur aime ce renouveau
De la végétation vigoureuse.
Les bois se couvrent d’un parasol haut
Qui maintient moite leur terre pierreuse.
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Il avance sans guide et sans un chien :
La compagne près de lui n’est qu’un rêve.
Sa liberté est son unique bien.
Il sent des arbres circuler la sève !
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On a un début d’avril presque chaud.
La forêt se tapisse de pervenche.
La menthe s’installe au bord du ruisseau.
Comme neige l’aspérule est fort blanche !
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Le marcheur poursuit gaiement son chemin.
Tout près, des merles donnent un concert.
Il est serein, sans penser à demain :
Un bon répit dans ce monde d’enfer !
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Sente rectiligne entre les sapins,
De la longue Porallée si sombre
Il sort, retrouvant la lumière enfin !
Il peut à nouveau regarder son ombre.
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Une brève éclaircie en vérité !
Soudain de noirs nuages s’amoncellent
Sur le bleu du ciel : c’est l’obscurité
Parfaite mais des éclairs étincellent !
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Frappant soudain le joyeux randonneur,
La giboulée fait tomber sa grêle !
Il court en poussant des cris de douleur :
Le feuillage offre un abri bien trop frêle !
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Il aurait dû être un peu plus fûté :
Il faut toujours redouter un orage
Quand on part loin des murs de la cité !
Il s’en rend compte à présent : il enrage !
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Il cherche en vain un refuge plus sûr.
Il se dirige vers de plus grands arbres.
Mais devant lui, près d’étranges sculptures,
Surgit un pompeux pavillon en marbre !
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Il s’y précipite et peut s’y asseoir !
D’affreux dragons entourent les colonnes.
Une des têtes lui sert de séchoir
Pour veste et chemise : la bête est bonne !
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Il est souvent passé par ces grands bois
Mais sans voir ce pavillon insolite
Qui s’est trouvé tout juste au bon endroit
Quand l’ouragan subit l’a mis en fuite !
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Le climat d’avril est le plus changeant !
Une fée chasse tous les nuages
Et d’un seul coup revient le très beau temps !
Le marcheur peut reprendre son voyage.
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A nouveau c’est le merveilleux printemps !
Un chemin mène à pic vers le village
Dans la verte vallée aux nombreux champs.
En train il verra d’autres paysages.
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9/4/2024
© Raymond Delattre