Si lors d’un jour de grande détresse
Le ciel faisait pleuvoir une joie
Sur les milliers de papillons noirs
Elle les transformerait en lutins
La nuit deviendrait une princesse
Revêtant la couronne du roi
Afin que le soleil puisse choir
En belle lune jusqu’au matin
Si lors d’un jour d’un gros désespoir
Un mandarin jetait quelques fleurs
Sur un écrivain abandonné
Elles orneraient une nouvelle.
Un homme faisant plaisir à voir
Transformerait l’héroïne en pleurs
En une femme rassérénée
D’où suinterait une jouvencelle
Si lors d’un jour de grosse tempête
Le vent faisait descendre des Cieux
Les trépassés au centre des villes
Qui nous raconteraient l’au-delà
L’ambition deviendrait une ascète
Se flagellant devant les envieux
L’orgueil deviendrait l’être futile
Arpentant un monde sans éclat
Si lors d’un jour de forte grisaille
Une couleur viendrait transformer
Des existences qui las s’abrègent
En des vies aux visages d’enfant
Le temps ferait battre l’éventail
D’une humanité pouvant s’aimer
Sous l’envoûtement d’un sortilège
Qui fouette les cadavres vivants
Si lors d’un jour de sollicitude
L’être humain viendrait tendre sa joue
Au baiser voluptueux de l’amour
Qui se pose sur les tristes faces
Les lueurs de la béatitude
Rendraient alors beau le sapajou
Chacun s’agglutinerait autour
De l’homme affreux touché par la grâce.
Tu fais honnêtement concurrence au poème du même titre que l’on nomme souvent “Tu seras un homme mon fils”.