L’autre matin, je suis allée me promener. Il faisait déjà beau, le soleil brillait.
Mes pas se sont dirigés, comme ils le font depuis plus de vingt ans maintenant, vers un petit chemin. Des souvenirs ont alors fait surface et j’ai eu l’impression que vous étiez tous là avec moi, mes petits compagnons à quatre pattes !
Boule, tu as été le premier chat que nous avons recueilli dans notre maison et nous sommes contents de l’avoir fait. Quand tu as été récupéré par Frédéric, qui entre nous a eu une bonne idée ce jour-là, tu étais destiné à connaître une triste fin.
En effet, tu vivais chez une personne qui ne s’occupait pas de toi. Tu étais attaché à un radiateur à longueur de journée et c’était rare quand tu avais à manger.
Tu es donc arrivé chez nous un soir, après avoir voyagé dans un train et cela au fond d’un sac à dos.
Au début, quand Frédéric a déposé ce dernier sur le sol, tu n’as pas bougé. Tu n’as fait aucun geste. Tu es resté au fond du sac en attendant la suite.
Au bout de quelques minutes, tu t’es décidé à en sortir mais tu n’es pas venu vers nous. Tu ne nous connaissais pas et tu devais te demander ce qu’il allait se passer pour toi dans les minutes qui allaient suivre.
La réaction que tu as alors eu en a été la preuve. Tu t’es dirigé derrière un meuble et sans que l’on s’y attende, tu t’e agrippé au mur sans bouger.
Pauvre petit chat ! Tu as dû être bien malheureux pour faire ce triste geste…
Afin de te faire voir que tu étais le bienvenu dans notre maison, que tu n’avais rien à craindre de notre part, nous avons attendu que, petit à petit, tu te sentes chez toi. Ce que tu as compris Boule et en très peu de temps. Tu étais un chat très intelligent et comme tous les animaux, tu suivais ton instinct.
Je me rappelle d’un soir où il pleuvait beaucoup. Tu dormais encore dehors, dans un petit abri de fortune que mon mari t’avait fabriqué.
Cela nous ennuyait de savoir que tu allais passer une nuit en compagnie de la pluie et du vent, qui entretemps, s’était invité. Les enfants m’ont alors demandé si tu pouvais passer la nuit dans la maison. Je n’y ai vu aucun inconvénient et avec eux, je suis allée te voir pour te parler de leur proposition et surtout essayer de te convaincre que tu serai bien mieux à l’intérieur qu’à l’extérieur !
Tu as réfléchi un petit moment après m’avoir regardée et écoutée. Puis tu t’es décidé : tu passerai la nuit avec nous ! Et c’est à partir de cette fameuse nuit, dont le souvenir est resté dans notre mémoire, que tu es devenu notre petit compagnon à quatre pattes et que tout ce que tu avais vécu auparavant était désormais loin derrière toi.
Tu avais pris l’habitude le matin, quand je partais travailler, de m’accompagner un petit moment et de faire ensuite demi-tour pour rentrer dans ta nouvelle maison et d’attendre mon retour quelques heures après. Auparavant, il y avait aussi ce genre de rituel entre nous, du lundi au vendredi. De tous les chats qui sont venus chez nous après toi, tu as été le seul à le faire.
En effet, quinze bonnes minutes avant de me préparer, tu grimpais sur mes genoux pour faire un grand câlin. Cet instant était magique car nous étions seuls au rez-de-chaussée. Aucun bruit autour de nous, mon mari et nos deux fils dormant encore à l’étage.
Puis venait l’heure pour moi de mettre mes chaussures et d’enfiler mon manteau. Et c’est ensemble que nous quittions ensuite la maison endormie.
Boule, je nous revois tous les deux dans la rue. Il est sept heures et le jour n’est pas encore levé. Nous marchons côte à côte. Toi sur le trottoir de gauche, moi sur la chaussée. La neige est tombée durant la nuit et elle a recouvert de son long manteau blanc ce décor que tu connais bien maintenant.
La couleur noire de ton pelage et celle de cette étendue immaculée offrent alors à mes yeux un joli contraste qui, bien des années après, est toujours présent dans ma tête !
Je me souviens que nous parlions tous les deux pendant ce court trajet. J’exagère peut-être quand je tape ces mots sur l’ordinateur mais j’ai encore dans mes oreilles les petits sons que tu faisais en trottinant à mes côtés et moi qui te répondais en retour !
Tu as ainsi vécu avec nous pendant quelques années et un beau jour, tu es parti ailleurs. Comme tu n’étais pas castré, rien ne te retenait chez nous et aujourd’hui, mardi 13 juin 2023, j’espère de tout mon coeur que tu es encore en vie et que tu vas bien…
Peu avant ton départ, nous avons échangé tous les deux un grand moment de tendresse. Tu étais monté sur la table de la cuisine et à chaque angle de celle-ci, tu t’arrêtais alors pour me donner des coups de tête sur mon visage. Cela ressemblait à des coups de boule mais en plus affectueux…
Comme avec nos autres compagnons à quatre pattes, nous avons tes photos. L’une d’elles a été mise dans un cadre qui est accroché sur un des murs de ma chambre. Je peux ainsi la regarder à loisir et me rappeler ainsi tout ce que nous avons vécu tous les quatre avec toi ainsi qu’une petite amie, à l’époque, de Frédéric.
Merci à toi Boule pour tous ces merveilleux moments, verbaux et physiques !
Comme Minette et Papillon, tu n’es pas oublié.
merci pour cette très agréable lecture Odile, j’ai beaucoup apprécié cette page souvenir … bisous.
Inlassablement, je déguste tes jolies tranches de vie chère Odile :
Odile comment oublier nos petites boules de poiles et d’amour,ils restent à jamais dans notre cœur! bon mercredi je vous embrasse! Colette