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Je suis Corto Maltese
car dans C.O.R.T.O M.A.L.T.E.S.E
il y a M.O.R.A.L.E.S.
Je suis le fils de Nina
Nina est ma mère
ma mère est de Gibraltar.
Voilà des années
que je ne la vois plus,
car mon indépendance est une île
au large de laquelle je vogue indéfiniment ;
j’ai vu Samarkand et Raspoutine,
j’ai rencontré Jack London en Mandchourie,
Nino Ferrer en Siberie,
le Baron rouge je ne sais plus où,
j’ai trainé de l’Ethiopie à Venise,
de la Celterie aux Amériques,
et de pirateries en révolutions.
Partout j’ai cherché l’Atlantide
avec flegme et paresse,
pendant que les volutes de mon ninas
gonflaient les voiles de mon yawl.
Nina me reconnaitrais-tu
dans mon pantalon blanc
ma chemise blanche
et mon caban noir ?
Me reconnaitrais-tu
avec ma boucle d’oreille
ma casquette de Corto
mes pieds nus
et mon art martial?
Reconnaîtrais-tu mon tango de Corto
quand en BD je tangue au bateau ?
Je suis MORALES
car dans M.O.R.A.L.E S
il y a un peu de C.O.R.T.O M.A L.T.E.S.E
et beaucoup d’aventures
dont je ne sais que faire.
J’ai la fièvre de les écrire,
je pense aux grands larges,
et j’ai mille parts où aller,
je fais des milliers de kilomètres,
en BD, en poésie, en avion ,
tous les moyens sont bons pour foutre le camp
loin des chaînes aveugles.
Cette rage n’est pas confortable,
mais j’en crèverais si on me la pantouflait.
Parfois je pense à Nina,
peut-être a -t-elle connu la mère de mon père,
qui loin des murs blancs d’Oran
a navigué vers Carthagène
et le père de mon père.
14 janvier 2000
Au fait ma mère
bonne fête Nina
Excuse moi du retard
12 mois jour pour jour
Bienvenue et merci pour ce partage poétique avec cette introduction Frédéric !
Nous avons hâte de découvrir vos autres textes.
Au plaisir de vous lire à nouveau.
Bien à vous,
ALain