Notre Dame de Paris – Alan Méryl

A Notre Dame si cher au cardinal Lustiger.

Je me souviens d’avoir assisté à une messe à ND et j’ai été impressionné par ce gigantesque encensoir qui se balançait à toute volée de manière métronomique dans la cathédrale, alors je l’ai mis en résonance avec Parsifal et ce bel enchantement du Vendredi Saint.

J’ai essayé de décrire modestement ce que cet incendie m’a inspiré, et c’est aussi un hommage aux pompiers qui ont certainement eu un éclair de génie à un moment donné pour sauver ce joyau.

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Le grand encensoir n’en finit pas de battre comme un métronome qui ne saurait plus quand s’arrêter. Ce mouvement implacable n’a de cesse à l’instar de l’Enchantement du Vendredi Saint, de n’être plus que l’embrasement du Vendredi Saint.

Le pendule a commencé son grand compte à rebours. Des anges appellent au secours, les chimères des gargouilles ne semblent plus du tout maléfiques mais raisonnent de bon sens et en appellent aux humains de venir les secourir d’un danger que personne ne soupçonne encore.

Le grondement de ce qui va se déchaîner sourd, enfin l’alerte est donnée mais rien de visible au sens ontologique ne se passe; ne saurions nous rien voir ?

La destruction est en marche de ce qui fut le berceau, la naissance d’un pays, que des bâtisseurs animés de leur foi chrétienne ont érigé comme un dogme à leur foi englobant leur raison, raison de vivre aussi, ne peut que les interpeller et les projeter à se manifester dans ce tourbillon de flammes et de fumées invisibles à l’instant présent.

L’embrasement soudain, tout se transforme et vient à se consumer et apparaître au grand jour, aux malheurs de ce qui fut une éternité de construction.

Les volutes sont la impatientes, elles tournoient, batifolent, presque pressées d’en finir avec ces forces occultes que tout un chacun craignait à l’époque ou la foi transcendait l’humanité quand la Dame fut bâtie.

Nous sommes maintenant tous là à son chevet, à regarder, à prier, mais le grand encensoir ne peut plus arrêter son mouvement, il faudrait maintenant qu’un miracle survienne.

N’en avons nous pas déjà maintes et maintes fois appelé à l’intercession d’une force divine pour exaucer nos vœux, mais cette fois-ci tout semble perdu.

Non.

A force de dévorer ses propres entrailles le cœur fut sans doute touché et le chœur en sera enfin ressuscité. On ne sait comment, le miracle survient, et l’embrasement est devenu enfin enchantement dès lors que de bonnes âmes ont entrepris de sauver la Dame.

Le grand encensoir s’est enfin arrêté de battre, les tours et les arcs boutants font bonne figure, les cloches ont envie de tinter à tout va et Victor Hugo aurait sans doute acquis la conviction que ses visions étaient fondées, il n’en tient qu’a l’homme de l’avoir ressuscité...

– AM -21/04/2019

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Dans Notre Dame de Paris Victor Hugo à décrit des faits sans doute prémonitoires.

Je cite Victor Hugo : « Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles, une grande flamme désordonnée et furieuse dont le vent emportait par moments un lambeau dans la fumée. Au-dessous de cette flamme, au-dessous de la sombre balustrade à trèfles de braise, deux gouttières en gueules de monstres vomissaient sans relâche cette pluie ardente qui détachait son ruissellement argenté sur les ténèbres de la façade inférieure. A mesure qu’ils approchaient du sol, les deux jets de plomb liquide s’élargissaient en gerbes comme l’eau qui jaillit des mille trous de l’arrosoir.»– Victor Hugo

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