” L’ombre ”
Nuit et jour
J’entends s’ouvrir
La porte de notre chambre
Et je vois apparaitre ton ombre
Je n’ai pas
L’ombre d’un doute
C’est bien toi,
L’inconnue ombragée
Qui hante ma chambre
Et y laisse le désarroi
J’ai horreur de vivre
Dans l’ombre de quelqu’un
Qui jadis fût
La machine à me faire
Perdre les pédales
Mais je m’y habitue
Tu es allée
De l’autre côté
Sans jamais en revenir
Dès lors, j’en souffre le martyr
Tu étais ma vie
Celle de qui dépendait
Tout mon espoir
Jusqu’à ton départ
Vers le monde invisible
Je suis donc un mort-vivant
Qui respire sans vivre
Depuis que sont parties
Toutes les personnes
Auxquelles je tenais
La nature, les femmes,
Le plaisir, la poésie,
La musique, le manger,
Le boire, la gloire
M’importent peu
Puisque mon existence
N’est plus
Qu’un vague souvenir
Je suis en quête
De raison avant de me faire
Une raison;
Me tue à petits feux
Ce sentiment d’inexistence
Allandy, l’érudit du temps