Elles ont été chantées par les plus grands poètes Depuis le grand Villon à Brassens, de nos jours Ont les a affublés de nombreux épithètes Celles qui pour deux sous vous vendent de l’amour
Venues du tiers monde ou bien de leur campagne Attirées par la ville comme des papillons fous Elles ont cru y trouver le pays de cocagne Celles qui vendent l’amour pour trois ou quatre sous
Elles se sont laissé prendre aux belles paroles D’un beau baratineur qui disait les aimer Elles n’ont pas beaucoup fréquenté les écoles Que cela soit par choix ou par nécessité
Elles l’ont toutes suivi croyant à ses promesses De la belle vie facile, des sorties, du ciné, Croyant à ses « je t’aime, » croyant à ses caresses, Elles ont vite compris, et vite déchanté
Mais pourquoi les juger, si elles sont consentantes Les uns vendent leurs cerveaux, elles, vendent leur corps Même si les bien-pensants les trouvent révoltantes Elles pensent, et c’est vrai, qu’elles ne leur font pas tort
Croyez que ce métier, puisque ainsi elle le nomme N’est pas de tout repos, et peut être dangereux Car pour satisfaire le désir des hommes Elles doivent participer à tous leurs petits jeux
Lorsque le poids des ans les poussent à mettre un terme A cette profession, elles ne savent que faire Devenir maquerelle, retourner à la ferme Il est souvent trop tard, pour elles c’est l’enfer
Odalisques, putains ou bien simples chandelles On peut dire qu’elles l’ont brûlée par les deux bouts Au soir de leur vie qu’elles ont rêvée si belle Elles sont toutes seules, sans amour, sans un sou
J.P INNOCENZI (MAI 03)
Bel hommage à ces femmes de misère que j’aime dans leur entièreté décousue par l’écume des jours qui les anobli.
magnifique hommage aux “dames de la rue” qui pour gagner le sou, offre à tous leur vertu.
merci pour ce beau partage