L’enfant à la guitare
A Grégoire
Regard émerveillé de tes mains n’osant
Effleurer ta première guitare d’enfant,
Classique aux secrets par un professeur
Révélés. Rigueur des leçons de solfège
Vites oubliées. Mi mineur, Sol majeur,
Nécessité incontournable des arpèges,
En accord, sur la table de tes humeurs,
L’harmonieuse complainte instinctive,
Enlacée dans la magnificence primitive,
Joue sur la gamme des mille couleurs !
Une noire, une blanche, une croche,
Ta musique pleure sans anicroche,
Deltaïque, prolifique, éclectique !
Tierces, quatre, pentatoniques,
La note part et revient sans cesse ,
Lancinante, envoûtante, en liesse !
Tes larmes coulent le long du fleuve,
De sang, de révoltes en lamentations,
Que les douze mesurent abreuvent,
Dans la sueur des champs de coton !
De tes doigts sur les six cordes, posés,
Une mélopée balbutiante voit le jour,
Elle dit la peine, elle clame l’amour,
Des souffrances, Des peines pansées.
Odorante et enivrante puissance,
De tes sons mourant dans le sustain,
Que ton cœur à l’âme porté retient.
Jaillissent les notes de la délivrance,
Pour apprivoiser en un instant, enlacé
Le chant du rythme ternaire syncopé !
Quand viendra le temps de la partition,
Va mon fils, vers le beau, vers le bon,
Vis tes rêves de demain, trace ta route,
Va vers ton destin, chasse tes doutes !
Un Père, un fils, une touche, un refrain,
Qui s’envole vers le ciel, vers demain,
Et se perd dans les nuances de l’espoir,
Vibrato, moderato ! Mais sache Grégoire ,
Qu’il y aura toujours un instrument posé
Sur ton lit, pour que tu reviennes jouer !
Arnaud Mattei, le 12 Février 2021
Alors Arnaud, je vais relire ce beau poème en chantant….