J’ai fait beaucoup de haute montagne à une certaine période de ma vie. C’est la montée au petit matin avec la petite lampe frontale, puis la trace sur la neige, l’approche du sommet par l’arrête de neige, la montée pénible et pourtant si belle mais dangereuse, implacable.
L’ASCENSION
Pénitents à demi, êtres corpusculaires,
Fantômes lumineux qui constellent la nuit,
Automates endormis, ombres crépusculaires
Qui empreignent leurs pas sur l’arrête sans bruit.
Traces lactées sous la voûte céleste
Transis de froid débordant d’allégresse
Il n’est point de chemins qui vous soient funestes
Rêves glorifiant évoquent vos prouesses.
Génies toujours fumants ondulent de vagues blanches
Ourlées par le vent crêtes étincelantes
Qui meurent sur les pentes aux champs d’avalanches
Et bravent ta joie la rigueur insolente.
Sommets toujours fuyants inaccessibles rêves
L’ombre qui passe et fuit sur la neige
Comme un linceul enrobe la vie trop brève
Et balance mon cœur et tourne comme un manège.
© AM – 23/12/2017
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