La petite mendiante
Elle avait dix ans, elle était si belle
Sa beauté était de nature étrange
Vêtue des haillons et fière d’elle
Moi qui me taisais, je crus voir un ange.
Elle me tendit la main si terreuse
Et me dit : Fais-moi l’aumône, j’ai faim
Une galette me rendra heureuse.
Méchante était sa détresse sans fin !
L’ange malgré tout gardait le sourire
Et se moquait de sa vile misère
Assez indifférente pour souffrir
Et pleurer sur son fatum fort amer.
Les rires berçaient ses maux silencieux
Qui excitaient sans trêve ses pieds nus
Sensibles étaient les gens consciencieux
Que la pauvreté eut déjà connus.
J’auréolai sa main de ma bonté
Adoucir ses maux était ma visée
Elle rit et s’en alla enchantée
Des incivils fut-elle la risée.
Auteur : Elhoucine Bouhlou