Histoire sans paroles – Odile Stonham

Histoire sans paroles

 

Il y aura bientôt cinquante-quatre ans

Qu’un soir de mars, tu me donnais la vie.

je n’ai pas vu passer les jours, le temps…

Ce soir, je n’ai qu’une crainte : que tu me fuies.

 

Je n’ai plus, non, ce contact avec toi.

Le même que j’avais, oui, avec Papa

Quand on se téléphonait tous les trois

Et qu’on se demandait : “Comment ça va ?”

 

Aujourd’hui pour te voir avec Lalie,

Je ne sais plus quoi faire. Prendre rendez-vous ?

Peut-être oui, un de ces prochains mardis…

Ou bien alors, sûrement pas du tout !

 

Des fois quand on se parle au téléphone,

Je t’adresse des mots, des sous-entendus.

Mais il n’y a que ma voix qui résonne.

Tu es là Maman mais je t’ai perdue !

 

Pourquoi avec moi ce comportement ?

Pourquoi depuis peu cette distance, ce vide

Qu’au fond de moi, chagrinée, je ressens ?

Alors que le temps passe et prend des rides.

 

En décembre, cela fera cinq années

Que Papa nous a quittés : grands, petits.

Dans ma tête j’avais pensé, espéré

Qu’un beau jour on serait tous réuni

 

Et que la vie reviendrait comme avant.

Mais non. Tu t’es rapprochée de mon frère,

De ses deux filles, tes deux petits-enfants

Qui t’ont fait la joie d’être arrière grand-mère.

 

Alors que pour moi, la sœur oubliée,

Je n’ai que deux fils, oui, deux grands garçons

Et un mari que toujours j’aimerai

Bien qu’ils me semblent mal vus dans ta maison.

 

Les jours passent. De la vie, le manège tourne

Et chacune de nous vit séparément.

Oui, le temps s’en va, le manège tourne.

Nous retrouverons-nous un jour Maman ?

 

Texte écrit par Odile Stonham @ Tous droits réservés

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Odile Stonham

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Bonjour,
Je m'appelle Odile et j'ai soixante-et-un ans. Je vis en Normandie, particulièrement dans le Calvados. Je suis mariée et j'ai deux grands enfants dont l'un m'a donné la joie d'être grand-mère de deux petits bonshommes : Ethan et Alexander.
J'ai commencé à écrire des poèmes à l'âge de seize ans et cela m'a beaucoup plu. Puis, petit à petit, j'ai continué à en faire. Etant sentimentale de nature, cela y a peut-être contribué. je ne sais pas. Mes sujets sont variés. Je les prends comme ils me viennent.

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