Fin de journée d’été
As-tu déjà gouté aux délices, ravi,
du RER dans Paris ?
Temple de la modernité,
mille fois vanté,
jamais changé.
La rame bleu-blanc- rouge,
aux vitres fumées, aux sièges défoncés
s’engage, poussive, sur le quai,
assombrissant à jamais la face
de l’usager inquiet.
Il sait qu’au cœur de l’été,
assise à la terrasse ,l’attends sa dulcinée,
léchant allégrement une glace parfumée,
Il sait, lui ,ce qui le terrasse
Ne pas avoir de place.
Debout, écrasé par la chaleur,
Le corps nageant dans la sueur,
Les verres embués du bain de vapeur,
Il saisit d’une main hésitante
a hampe moite et gluante,
tandis que sa voisine -sardine
de son souffle chaud vers sa nuque s’achemine.
La brise légère lui balaie le dos,
faisant perler la goutte
dégoulinante d’en haut.
Il observe les assis ,les nantis,
ceux qui, arrivant de loin, ont eu
la chance de saisir un strapontin,
les jalousant tous sans fin .
Vociférant contre ce privilège,
accordé aux premiers arrivés, un vrai sacrilège
Il les observe , hébété
dormir à poings fermés
comme des bébés apaisés.
Quand arrive enfin la station ‘Délivrance’,
La station de la dernière chance,
Ils se lèvent tous d’un bond, entrant en transe,
empêchant le malheureux aux vêtements collés,
de retrouver sa liberté.
Il rêve d’habiter à proximité,
du lieu de ses activités,
où il n’aura qu’ à marcher d’un pas assuré ,
sans qu’il ne défaille
s’il n’agite pas l’éventail,
pour retrouver la gaieté ,
la liesse et la caresse
d’une belle journée d’été.