Fatima Courage
Sur la Seine à Conflans les péniches passaient
Lentement lentement
Le long des quais de Conflans Fatima passait
Patiemment patiemment
Les péniches filaient passaient et repassaient
Lourdement lourdement
Sur les quais de Conflans Fatima promenait
Un enfant un enfant
Sur les quais de Conflans les péniches masquaient
Alternant alternant
Fatima et l’enfant en passant dépassant
Les péniches glissaient reglissaient révélant
La vieille musulmane à l’enfant différent
Qui elle aussi glissait tout silencieusement
Qui des années durant promena cet enfant
Humblement humblement
Le long des quais à vent, quais fleuris de Conflans
Les péniches portaient leurs fardeaux mollement
Fatima portait, elle, son fardeau d’enfant
Grand-mère musulmane au si grand dévouement
Car de ces enfants-là, qui se soucie autant?
Il faut s’en occuper
si longtemps si longtemps
Les femmes de l’Islâm le font en endurant
Pieusement pieusement
Sur la Seine à Conflans les barges s’enfonçaient
Remontaient en tanguant en roulant se courbant
Fièrement sous la charge de leurs convoiements
Sur les quais de Conflans une vieille courbant
La tête sous le poids de l’enfant différent
Passa et repassa, années, ans après ans
Furtivement furtivement
S’épuisant s’épuisant
O Fatîma filant timidement timidement
Parmi les bateliers batelière d’enfant
Chaland pour cet enfant
Entre barges et arbres toujours essayant
D’aller avec l’enfant un peu en te cachant
Fugacement fugacement
Je t’ai bien vue pourtant.
©Hubert Clolus
J’aime bien ce style poétique. Il apporte une certaine légèreté au texte qui se veut plus lourd.