Imbécile pendule, arrête de japper,
le temps n’existe pas, le temps n’est que du sable,
des petits grains de peu qui ne font que laper
dans le fluide des nuits un rêve ineffaçable.
Nous sommes dans un train traversant le décor,
qui existait déjà bien avant les rois mages.
Sans relâche demain, loin de nos corps à corps,
nos souffles seront tus mais restera l’image.
Alors maudite cloche ignoble sansonnet,
ameuter l’univers n’y change pas grand chose
tout autant ce poète écrivant des sonnets
n’empêchera jamais que naisse une autre rose.
Toi la seconde infirme aux doigts froids du levant
est-ce ma flamme bleue ou mon âme gauchie
que tu veux emporter, diluer dans le vent
ou ma voile espérance à peine défraîchie ?
j’irai même ignorant qu’on peut y être seul
sans craindre l’anthracite aux ombres nourricières
ni le blême du lin, de ce drap, ce linceul
retrouver l’infini de ses ailes princières.