Le corps se tenait fier et droit,
Non pas qu’il fût orgueilleux,
Ayant un je ne sais quoi
Qui rendait fort amoureux.
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Il était tant rebelle
Repoussant les misères
Le pouvant – d’un coup d’ailes –
Mettre un genou à terre.
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Ainsi filèrent les ans …
Il faisait plaisir à voir
Toujours en travaillant,
Aimant la vie, plein d’espoir
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Un mauvais jour, la douleur
Se fit nettement sentir,
S’amplifiant, il eût peur,
Comment puis-je tant souffrir ?
.
Les épaules lui dirent :
“Nous trimons depuis longtemps,
La colonne c’est pire,
Elle a subi, tellement !
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Nous nous sommes concertées,
Avant que tout ne flanche,
Il ne faut plus raisonner,
Occupe-toi des hanches !”.
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“Pourquoi des hanches ? ” dit-il,
Celles-ci qui jusqu’alors
N’avaient pas mot facile
S’exclamèrent : “Oh ! Retors !”.
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Bien sûr, elles supportaient
Tout le poids du corps et plus,
Quand à pied il partait,
Ne voulant jamais du bus.
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Sur ses talons hauts, perché,
En traversant la ville,
Cinq kilomètres aller,
Autant au retour… pile !
.
Le retour pesait son poids,
Denrées alimentaires ,
Sacs à bout de bras. Pantois,
Il comprit : “Oh, misère !”.
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Il ne voulait avouer,
Mais il vivait un enfer,
L’arthrose l’avait cloué,
Il sut alors quoi faire.
.
Pour la réparation,
Une date programmée,
Demande l’attention
Des membres si malmenés.
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Le corps, sûr de renaître,
Se projette à nouveau,
Ne laissant apparaître
Qu’une partie du tableau.
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©Simone Gibert – 05/12/2018
Avec une tendre pointe d’humour, vous faîtes un charmant et juste tableau qd’une réalité où plus d’un(e) saura se reconnaître. Bravo et merci pour ce partage et c’est dit rincèrent de la part de quelqu’un qui plus il vieillit, plus il voit la vie en rose : arthrose, sclérose, cirrhose, névrose,…Mais j’espère que tout cela connaîtra une pause avec l’adipose et l’andropause !