ah! combien j’étais innocent!.- Kamel usbek

Je me rappelle de cette atmosphère puérile,
A la venue de notre gracieuse demoiselle.
A notre sanctuaire, cet oratoire d’abeilles,
La ruche se tue, aucun bruit, ni battement d’ailes.

La reine s’élance dans son ballet royal,
Au son de sa lecture, d’une voix magistrale.
Et nous émerveillés, accrochés à ses lèvres,
Chacun de nous, n’avait qu’un unique rêve.

Que le doux regard noir de notre madone,
Illumine son esprit, que son cœur frissonne.
Quant à moi, disciple assidu, l’air savant,
Je suivais à la lettre ses enseignements.

Arborant ma joie, quand je croise son regard,
veinard que je suis, victime de Cupidon.
Je m’enivrai de sa douce beauté sans fard,
Fort que je suis, j’ai cru la séduire, c’est un don!

j’admirai son corps, au rythme de ses écrits,
Cette silhouette fine, bien moulue dans sa peau.
La caressant des yeux, moi le grand incompris,
Un sourire ornait, son visage si beau.

Son parfum hantait notre mémoire et classe,
Tel l’encens sacré parfumant une chapelle.
J’ai cru tout avoir, l’avenir et la classe!
A dix ans, je ferai bien avec elle la belle.

Et j’en voulais grandement à tous mes rivaux,
De vouloir conquérir le cœur de ma reine,
Je me surpassais, devant ces petits cerveaux,
Jalousement, je conduisais mes folles rênes.

Quand elle se penche sur moi, lire mes poèmes,
J’ hume cet encensoir, j’aspire la fraîcheur de son âme.
J’enviais à ce maillon au creux de ses blâmes,
Qui n’avaient nul besoin d’éloges, ni de réclames.

Oui, je la voulais uniquement pour moi seul,
Restais avec elle, jusqu’ on nous couvre de linceul.
Ma belle icône de Français, mademoiselle,
Je n’étais qu’un élève, sans âge, ni oseille.

Quand notre idole portait sa jupette,
Ce jour là, pour nous tous c’est la fête.
On se ruait pour être derrière notre abbesse,
Nous yeux suspendus à ses pans et ses fesses.

Mes frères se bousculaient derrière notre nonne,
Pieusement pressés pour aller à la messe!
Yeux rivés, aucune idée ne les chiffonne,
La main sur le cœur et l’œil vif sur la fesse.

Quand elle s’appuyait sur une chaire voisine,
Et sa jupette se mettait à tanguer,
Elle faisait languir mes frères et voisines,
Cette magnifique croupe qui les narguait.

Oui, on aimait tellement notre altesse,
Qu’on rêvait être dans ses bras toutes les nuits,
Pensant à ses baisers et tendres caresses,
Tout en nous s’ hérissait sans le moindre bruit.

Mais un jour, notre attente fut très longue,
Mélancoliques, chacun de nous pressentait,
Dans l’absence de notre maîtresse de langue,
Une âme s’est éteinte trahie par sa santé.

Le directeur en pleurs, ne pouvant révéler,
Que notre vierge n’a pas pu se réveiller,
Le monde était en larmes dans la chapelle,
Qu’elle avait hanté, par ses effluves rebelles.

Elle dort sous l’ombre d’un jasmin que j’ai planté,
Juste après quelque jours, qu’elle m’avait quitté,
Où je viens me recueillir chaque semaine,
Témoignant respect que je porte pour ma reine,
et ma fidélité.

troubadour © copyright

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