À une inconnue que j’ai aimée – JEANTY Marvens

*à une inconnue que j’ai aimée*

 

À fleur d’âge, je me suis laissé emporter par un sentiment indescriptible que j’ai cru me livrer les clefs du paradis. Tel un parano, je voulais m’isoler pour crecher l’univers de mon autre moitié, enfin si j’en ai bien une!

 

J’avais hâte de baiser le bonheur niant que ce dernier demeure de statut éphémère. Je le croyais habiter cette inconnue. Que je suis bête!

 

À la manière de l’ombre, une anomalie de clair-obscur plane sur mes désirs enchantés. Il me faut alors affronter la plus cruelle et la plus monstrueuse des épreuves, le nihilisme qui la hante, la fatalité d’un sentiment mortel. Juste une suspension vitale, juste le temps d’apprivoiser le déclin. ..

Ce rendez-vous, me poussera t-il à faire de mes secondes, de chaque instant, un divertissement pour mon âme et mon corps? Saurai-je, au-delà  de la mort, offrir à cete inconnue la plus tenace preuve de ce que les chrétiens vivants qualifient impulsivement de l’amour?

 

J’aurais aimé l’adorer inconditionnellement. D’un amour plus que parfait, paradisiaque. D’un amour mis à l’abri de toute transe despotique et carnivore.  D’un amour cru, pur et puceau. D’un amour que j’aurais moi-même cousu de mon âme, mon souffle et mes sens. Cependant, j’imagine sa façon d’être  un peu rongeante et tellement imprévisible que je doute d’y parvenir.

 

Je fais et defais mes sentiments à son égard, j’improvise le futur, j’analyse le temps, crevant tellement de pénétrer son univers d’une douceur rigoureuse, mais l’amour ne se pointe toujours pas. Il ne viendra peut-être jamais, qui sait?

 

Pourtant, en dépit de tout, je m’en moque que mon entourage me prenne pour un fou. Je m’en tape de leurs discours cousus d’illusions et de moqueries. Cette inconnue,  je ne l’aime pas, ou peut-être je l’aime trop. Que sais-je? Mais ce qui est sûr, c’est qu’elle prend la place de mon cerveau. Je suis devenu sa formule psychologique, le jeu de stimulus/réponse.  Ce jeu strict aux effets instantanés et nébuleux.

 

Je ne devrais pas m’efforcer à me cramponner à ses prunelles pour qu’un jour elle puisse me voir, pourqu’ enfin je cotoie l’amour nu. Celui que j’aurais moi-même instauré, bien sûr!

Je ne devrais pas être non plus un polythéiste. Il est fort propable qu’ elle ne croie en aucun Bon-Dieu. Qui finance gouverne. C’est dur. Mais c’est la regle du jeu depuis là haut, dans ce vide bleu d’azur. Tout mon être s’emballe sous l’emprise de ses voeux.

 

Belle inconnue, Je n’ai aucune dent contre toi , c’est de préférence à ma mere que j’en veux. Oui, à toi douce maman. L’amour, tu me l’as décrit en rose, t’en souviens-tu? Tu me l’as orthographié en lettres d’or, alors que ça se construit. Alors qu’il n’est qu’une sacrée illusion, un bordel d’idéologie voilée.

Maman tu m’as menti, et t’aurais pas dû. A présent j’en paie gravement le prix. Cette inconnue me tue avec ma passion et l’amour que tu m’as appris…

 

 

 

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Houda Boulakrach
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20 février 2017 21 h 54 min

Magnifique texte sorti d’un cœur aussi sensible , j’envie cette inconnue, et je suis certaine qu’à rien entendre tes honnêtes sentiments , elle fondera de bonheur, sinon elle ne te mérite pas , bonne chance.